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Sellal les verra-t-il ? par Moncef Wafi

21 juillet 2013

Moncef Wafi

Ils ne passent pas inaperçus, squattant les coins de trottoirs du centre-ville d’Oran, traînant leur dénuement le long des boulevards et tendant la main pour manger le soir. Des mendiants sont venus de derrière les portes sud du pays, victimes collatérales de violences politiques ou ethniques. Des femmes accompagnées d’une batterie d’enfants ont fini dans les rues d’Oran à essayer de survivre grâce à la charité des uns et la miséricorde des autres. Prenant peu à peu leurs repères, ces familles subsahariennes, venues du Niger, se sont installées dans la durée et pris racines sur ces trottoirs froids et hostiles étalant détresse et indigence sur la place publique sous le regard indifférent des responsables locaux. En parler c’est bien, mais le danger d’exposer ces démunis à une réaction épidermique des autorités est présent puisqu’à chaque fois qu’on évoque la question une opération «trottoirs propres» est menée avec l’évacuation de ces mains tendues. Combien de fois n’a-t-on pas assisté à ces démarches qui sont exécutées en absence de toute initiative de prise en charge efficiente du problème. Une fuite en avant, devenue une marque de fabrique de nos responsables à quelque échelle qu’ils soient, et qui veut qu’on se débarrasse du problème en le passant à l’autre. Que faut-il faire donc ? Les rassembler, de nuit, dans des camions et les perdre dans la nature, ailleurs, en dehors de la wilaya. Leur payer le car pour les ramener chez eux. Les parquer dans un centre de rétention dans une commune avoisinante. Les mettre dans un vol charter en direction du Mali, du Niger ou d’ailleurs. Les cacher à l’opinion publique en les cantonnant derrière les barrières cache-misère chers aux décideurs locaux. Ou simplement les prendre convenablement en charge. Des décisions doivent être prises, quelles qu’elles soient, pour rendre un peu de dignité à ces fantômes silencieux et assurer un minimum de suivi à ces enfants en bas âge dont le seul tort est d’être nés sous des cieux peu cléments. Que faire donc ? Mettre un peu d’argent gaspillé dans le badigeonnage de ces mêmes trottoirs et aider ces gens-là à retrouver un semblant de chaleur familiale. Eviter les dépenses inutiles et se pencher sérieusement sur ces cas sociaux et surtout ne pas essayer de trouver des solutions provisoires dans l’imminence de la visite de Sellal à Oran. Une éventualité à ne pas exclure tant nos responsables nous ont habitués à ce genre de parades.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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