En plus ceux qui ont été tentés d’expédier quelques sous pour l’urgence, ou par «euroisme» ils ne sont pas prêts à la même expérience, tant l’opération a duré une éternité. Moi, et «aaoudou billah mine qaoulette moi» je suis convaincu qu’ils sont d’un apport labess pour l’économie nationale. Ils échangent au «parallèle» le peu d’euros chez le serrurier-cambiste du coin. Ils sont gagnants. C’est normal, je ne connais pas un seul Algérien qui aime perdre, même en jouant au nibli. A eux les vacances. C’est rare quand ils se payent un hôtel et c’est normal, la maison familiale est assez vaste ouel guedra qui fait manger cinq peut nourrir dix. Ghammess khouya ghammess. Un euro, c’est 15 dinars. A partir de là commencent les calculs. On prend tous les enfants chez l’ophtalmo, la visite générale, la correction, l’optométriste, les verres, les montures griffa, le tout pour presque rien. Ça aurait coûté les yeux de la tête là-bas. Les adolescents eux feront leurs emplettes de cd-musique piratée, les derniers tubes sont à la portée et les logiciels, je vous dis pas. Papa, lui, profite pour refaire son dentier. Et puis y’a la fille qui bientôt va se marier là-bas avec un type de là-bas. On lui achète sa dot ici. Belbaraka. Youyou are très «euroïque». La malle de la grosse cylindrée n’a qu’à bien se porter au retour. Et le porte-bagages aussi. Alors qui a dit que les nôtres, ceux de là-bas, n’aident pas l’économie d’ici. En tout cas moi, et aaoudou billah mine moi, je les préfère à ceux qui changent leurs dinars en euros et qui vont jouer sur les coqs sur les cotes, cotes cotes
Mais attention, faut pas qu’ils se prennent pour quinze fois ce qu’ils sont.
21 juillet 2013
El-Guellil