Conte sur moi par El-Guellil

Il faut savoir jongler ou faire de l’équilibrisme quand on vit dans un cirque. Sous le chapiteau, on n’a pas besoin de mkhakh, ces cerveaux bardés de diplômes. On dira de toi «c’est un prof d’université meskine, un jour, le bouquinage va l’aider à péter un plomb». Aqfez, sinon tu feras partie de la masse des exclus que le cirque intègre dans le spectacle de la foule muette. Ta parole ne vaudra pas soldi. Hé oui, ce n’est pas facile khouya. L’ordre moral est balisé par le blé. Les tunes. El habatt. La chkara. Le capital culturel, la rigueur, l’effort, laisse-moi rire ! Il faut beaucoup de lucidité. Zdom dans les affaires, tu gagneras mieux ta vie. Mais là aussi il faut savoir naviguer. Les affaires peuvent te faire tomber dans les affaires.

Les jeunes sont en danger et ce n’est pas en provoquant des soupapes que l’on évitera l’explosion. Ils vivent dans un milieu trop exposé aux aléas politiques qui engendrent des dérives, perversités, abus et autres troubles comportementaux qui se multiplient dans un climat irresponsable. L’intellectualisation de l’hypocrisie est portée à ses plus hauts niveaux de finesse dans un système qui ne pense qu’à se pérenniser. La carrière ou le mandat. Cynisme. La preuve par le foot nous a été donnée. L’équipe nationale A balayée. Les U17 sortent sans gloire. Les U20, c’est kif-kif. L’avenir s’annonce radieux… sous les UV des plages étrangères, pour les responsables de la fédération qui s’engraissent. Pour Otchimine, l’avenir de nos enfants était déterminant pour chacun de nous. Mais lorsque les politiques parlent d’avenir, ils voient leur retraite. Ils comptent, ils comptent, et ce qu’ils content est une bien autre histoire.