Khaffou, faites vite, il va bientôt arriver. Faut pas qu’il voie que Qu’il s’aperçoive du Qu’il pense que Réglez-moi tous les problèmes. Je n’ai pas dit solutionnez-moi koul el machakil. Non, maquillez tout. Pour l’instant, ce n’est pas aux gestionnaires de projets que je m’adresse, c’est aux esthéticiens. Aux maquilleurs. Aux camoufleurs.Non, ce n’est pas une tirade empruntée à la pièce théâtrale de Gogol, «le Revizor». Miroir de la société russe sous Nicolas Ier, satire de l’administration russe, comédie de tous les temps et de tous les pays. Parabole métaphysique sur l’empire du mal. Nous y voilà donc. Sauf que là, on est en 2013 en avril, à Oran. La veille d’une visite officielle d’un vrai officiel. Il sera là dans une ville cernée de toutes parts par les agents de l’ordre. Les Subsahariens, ces grappes de mendiants ont disparu des artères comme par miracle. Comme avalés par les nids-de-poule qui ont été colmatés. Qui avait dit que khatem sidna Soulimène n’était qu’une légende? Sûrement un âne alphabète, bébête filousophe pourriticien de l’opposition, ou un agent de la société civile non subventionnée. Car la société civile subventionnée participe au festin, à tous les festins «sauciétals».
Donc, les éboueurs se remettent au boulot, on ramasse tous les détritus qui peuvent déranger le circuit officiel. Non, cette fois, on n’a pas badigeonné les bordures de trottoirs. On a plus mis l’accent sur l’activité «chantiétale». Les engins sont installés, astiqués, fonctionnels. Les chefs de chantiers sont à pied d’œuvre comme les grues. C’est la carte postale qui bouge, qui travaille, qui n’a pas le temps de faire semblant. Avez-vous déjà vu des combinaisons et salopettes de travail, avec des plis comme la tenue de sortie du troufion avant sa première permission? Khaffou, faites vite, il va bientôt arriver le temps de la vérité.
21 juillet 2013
El-Guellil