Aujourd’hui, entre le «kirak» formel et le «aïdek mabrouk» insignifiant, il faut ajouter les sonneries personnalisées. Des symphonies de toutes nationalités. Du raï à la ’déraille », en passant par les classiques, les Chopin et les Beethoven… C’est le show ! Quelques-uns de ceux qui m’ont rendu visite -ils ne sont pas nombreux, car, quand tu es guellil…-, dès qu’ils mettent leur fessier sur un seddari, ils posent leur bouffeur de neurones sur la table, près du plateau de griouèche, bien en évidence, et le fixent comme pour lui demander de sonner, comme s’ils attendaient un appel urgent pour une affaire primordiale…
Il arrive qu’au beau milieu d’une conversation, ils se jettent sur le téléphone qui sonne pour répondre. «Rani chez el-guellil… Allô ! Je t’entends mal ! Bougi chouiya…». Et si la communication passe mal entre mes murs, ils quittent au besoin la table pour aller dehors, là où «ça passe bien». Au secours !
Au fait, ces gens ne viennent plus tout seuls mais accompagnés virtuellement de leur famille, de leur bande de copains que je n’ai pas invités, que je ne connaîtrais sans doute jamais, mais dont j’aurais entendu parler. Bessif. Ont-ils conscience de leur comportement ?
Bekri, avant de rendre visite à des proches, quand nous étions enfants, nos parents nous faisaient un remontage de bretelles préventif: «Se tenir sage chez les gens, ne pas raconter de bêtises, ne quitter la table qu’après avoir demandé la permission…». El-youm, quand ils te rendent visite, à l’ère de la puce, les gens semblent avoir le cafard de te rencontrer…
19 juillet 2013
El-Guellil