Une journée sans médecins, on y est habitués. La mort sur ordonnance s’est banalisée depuis l’ouverture des cliniques superettes et hyper-marchés de chirurgie où se pratiquent surtout des opérations arithmétiques. A l’hôpital, il te faut une intervention. En arabe médecine a trouvé le bon mot, ça s’appelle Tob ». Donc tu peux tob-tob, la morgue y est gratuite et les médecins maltraités. Tenez, pour résorber le chômage, il serait bien de créer une spécialité de « ghessal », une pour homme, l’autre pour femme, bien-sûr. Surtout ne pas faire appel à l’emploi des jeunes avec toutes les frustrations Soyons honnêtes, heureusement qu’il existe encore des îlots de toubibs dignes pour souligner l’exception et la règle.
Une journée sans école, bof c’est réellement pas grave. Des gosses calés en l’absence de débouchés ou des enfants bouchés pour zéro débouché…
Une journée sans lait, ça c’est beau. Prendre un petit déj dans un café sans laid à te farcir pile en face. Que des gens beaux qui ne crachent pas n’importe où. Car ne pas être laid, ce n’est pas être beau. C’est surtout être propre. Mais à condition qu’il ne soit pas décidé une journée sans eau. Car sans « o » journée deviendra « jurnée. ». Promis juré, ça risque de chlinguer. Colère. Une journée sans électricité, c’est pas clair surtout si un classico est programmé. Sombre journée et sans problème, tous sortiront pour imposer une journée sans rien. Une journée, cent journées sans boulot, sans laids, sans essence, sans pain, sans corruption, sans kif, sans ordre, sang de gamins.
19 juillet 2013
El-Guellil