RSS

Le plus mauvais métier du monde dit «arabe» par Kamel Daoud

15 juillet 2013

Kamel Daoud

Finalement, il ne fait pas bon d’être Président dans les pays dits «arabes». Si le peuple vous élit, l’armée vous chasse. Si l’armée vous choisit, le peuple vous déloge. Si vous êtes islamiste, vous n’avez rien compris. Nationaliste est une mode démodée. Libérateur, vous êtes l’ennemi de L’Occident. Si vous tombez malade, tout le monde espère votre mort. Si vous êtes en bonne santé, vous décevez tout le monde. Le choix est brutal : chez nous, lorsqu’un président ne mange pas son peuple, son peuple le mangera tôt ou tard. Un Président dans le monde dit arabe est mâché, chassé, lynché ou caché. C’est à se demander pourquoi tout le monde veut être président et l’être deux fois sa vie quand on voit comment cela commence et comment cela finit. Sur une civière pour Moubarak. Dans un trou pour Saddam. En viande hachée pour Kadhafi. En esclave à moitié affranchi en Arabie pour Ben Ali. En secrétaire pour Medvedev pour Bachar le boucher. En imam occulté pour Morsi. De retour dans le désert pour Bouteflika. Cela mène même à conclure qu’il vaut mieux être Roi. Là, le pays est celui de votre Père et pas celui de votre fils. La seule différence entre les deux parfois. Et pas tellement. Et encore et si peu. D’ailleurs, pourquoi vouloir être Président ? Qu’est-ce que ce métier que tout le monde veut et que personne ne sait faire ? On y dort mal, inquiet et soupçonneux. On n’y a pas d’amis. On peut en être licencié à n’importe quel moment de la seconde minute. Ses enfants n’en tirent pas une saine éducation, ni de l’honnêteté. Le pays vous appartient mais vous ne pouvez même pas sortir vous y promener sans escorte. Vous avez vos portraits partout, sauf dans les cœurs. Vous êtes le père du peuple mais tout le monde vous enterre. Donc, on ne sait pas. Ce n’est pas un avenir, juste un glorieux passé quand on finit par passer. La plus grande preuve que l’on peut se passer de vous en tant que Président est l’Algérie, centre du monde vide, cœur du cosmos en panne : le Président en est absent depuis des mois et le pays va bien, mange, s’habille, dort calmement et a de l’argent de poche. C’est le plus cruel démenti au destin d’une présidence et au sentiment qu’on a un destin. Si les Présidents coûtent en argent, en élections, en coup d’Etat, en armée, garde rapprochée et rumeurs et manœuvres, on a donc montré l’exemple au reste du monde : voici comment faire des économies : licenciez votre président et ne recrutez personne à la place. Un pays sans tête n’est pas un pays sans idées.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

S'abonner

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

Les commentaires sont fermés.

Académie Renée Vivien |
faffoo |
little voice |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | alacroiseedesarts
| Sud
| éditer livre, agent littéra...