Le procès commence, le procureur appelle son premier témoin à la barre. Il s’agit d’une vieille Italienne chibania. Il s’approche d’elle avant de commencer son interrogatoire, il cherche à la rassurer: Madame, savez-vous qui je suis ?
- Aloooora! Bien-sûr que je vous connais. Je vous connais depuis que vous étiez haut comme trois pommes. J’ai même changé vos couches quand vous étiez petit. Et franchement, vous m’avez beaucoup déçue. Vous êtes devenu un menteur, vous avez divorcé d’avec votre première femme, meskina. Vous manipulez les gens et vous parlez felkfa».
El procuror, ne sachant quoi faire, pointe l’avocat de la défense et demande au témoin:
- Maintenant, savez-vous qui est l’avocat de la défense?
- Mamamiiia, on peut dire que je le connais, lui aussi. Je l’ai gardé quand il était petit et j’ai changé ses couches à lui aussi. Lui aussi m’a beaucoup déçue. C’est un gros paresseux qui fait tout pour ne pas travailler. Il boit comme un trou et il est incapable de bâtir une relation saine avec les gens. En plus, son bureau d’avocat est l’un des plus mauvais de la région et il survit en fraudant les impôts. Oui, on peut dire que je le connais très bien.
Sur ces remarques surprenantes, l’assistance se met à parler dans la salle d’audience pleine à craquer. Le juge doit ramener le silence. Il demande aux deux avocats de s’approcher et leur dit, tout bas:
- Si l’un de vous demande à cette vieille mégère si elle me connaît, je lui colle immédiatement un outrage au tribunal et il se retrouvera en tôle dans les 5 minutes.
Le procès a défié la chronique, en Italie. Au fait où se trouve l’Italie ? Dans une botte me disait un géographe concerti en pizzayeur.
15 juillet 2013
El-Guellil