Il est des fois où je parais grossier. Mais croyez-le, ce n’est nullement un problème de limite du vocabulaire. Comme ceux qui sont obligés de vivre grâce à leurs écrits, il m’arrive de faire de jolies phrases avec des jolis mots qui caressent l’oreille et humidifient les yeux. Des accords, en accord avec l’air du temps et des métaphores bien senties. Ma grossièreté s’exprime quand la correction et la politesse disparaissent de mon paysage. Là, je pète un fusible. Pas toujours ni en toutes circonstances, mais quand je tiens une porte, pour laisser passer une femme ou un vieil homme, je n’aime pas qu’on m’ignore. Un «merci» n’a jamais tué personne. Quand je pose une question, j’aime bien qu’on me réponde. Par oui ou par Quand je m’arrête en voiture, en stoppant le flot automobile derrière moi, pour laisser traverser un piéton, ne serait-ce qu’un simple regard de ce piéton vers moi ne me semble pas superflu, alors quand il fait merci de la main ou encore mieux qu’il sourit, c’est carrément la fête!… Quand je fais remarquer à un préposé au guichet qu’on n’a pas été correct ou poli, je trouve aussi assez ridicule la réponse «j’te parle ki nabghi». Pourquoi je cause de tout ça ? Parce que je trouve que quand même, ça devient une denrée rare, les gens corrects, juste corrects…
Alors qu’on on me raconte que deux profs de lycée en arrivent aux mains, en pleine cour de récréation, drobni naddorbek, devant tous les élèves, moi je dis que ça y est, il n’y a plus rien à faire. C’est toute une société qui part en friche. De là, à demander un sourire ou un remerciement ou une quelconque politesse de circonstance
13 juillet 2013
El-Guellil