«Vous êtes convié à la cérémonie de remise des prix «spéciale retraités», au siège de l’Entreprise… Des diplômes vous seront remis par Messieurs… pour vos trente ans de bons et loyaux services». Cela fait, bientôt, une année qu’il est en retraite et c’est la première fois que la «maison-mère» qui s’est débarrassée de ses fils comme des rejetons, le convoque. Ses trois partenaires de dominos, ex-collègues, eux aussi, ont été invités. Autour d’un naquous et une partie de « double dos », ils décident de répondre à l’invitation.
La cantine transformée, pour l’occasion, en salle de fête était bondée. Sur l’estrade tribune, trônaient les officiels : ils étaient gros, grands et gras, dans des costumes sur mesure, contrastés par des gros nœuds de cravate. Rasés de près et lunettes pour vue de loin. Otchmine et son groupe, tous vêtus en bleus de Chine, se tenaient en retrait sur des chaises métalliques. La cérémonie a débuté sous les projecteurs des caméras de télévision, présentes pour la couverture de l’évènement. Des diplômes et des embrassades ont été généreusement distribués, après le discours de circonstance, offert par un monsieur qui a passé beaucoup de temps à se racler la gorge. Hummmmmounassaba jamila, takrimmmhumm
Des gros plans, il y en a eu. Des travellings aussi. Le caméraman baillait
- Chouffe, ki yentefkhou quand ils sont fixés par l’objectif, chuchota ammi Tahar à Otchmine, qui n’a pas pu retenir son fou-rire.
Le soir aux infos, en gros plan, seul le fou-rire de Otchmine et la complicité de ammi Tahar ont eu droit de passage. Héros pendant trente ans, ils demeurent héros ce Mai. Mais ce qu’ils n’ont pas compris c’est pourquoi ces responsables sont toujours en poste et pourtant
10 juillet 2013
El-Guellil