Ils donnent l’apparence de connaître de grandes choses. En d’innombrables domaines. Ils font semblant de manier la langue avec leur plume. Ils feignent avoir de l’esprit. Ils prétendent au talent même. Les grands simulateurs. Ils ont su tromper tout le monde. Imposteurs! Ils se consolent de leur petitesse avec une culture, un savoir. Une aisance intellectuelle de pacotille, par masques interposés. Mais tout est faux. L’illusion est leur domaine. Leur principal souci consiste à intégrer un maximum de réseaux afin d’accroître leurs relations. Ils aiment trôner dans la minuscule assemblée d’un salon. Là, ils s’exhibent. Accoutrés avec recherche jusque dans le ridicule. Ils font leur petit tour, galipettes savantes et acrobaties recherchées. Fiers de leurs numéros, ils gonflent torse et muscles. On sent sous leurs grimages approximatifs, le comédien raté. Ils sont tantôt clowns, tantôt dompteurs, rois de la nullité donnée en spectacle… sur fond musical, merveille de monstruosité sonore! Ils arrivent quelquefois à simuler les trapézistes.
Courageux inconscients. Ils ne craignent pas de voltiger en collant serré. Et s’ils atteignent certains sommets… ceux du mauvais goût. Ainsi déguisés en sauveurs du monde tels des «Superman», ils grimpent très haut, pour mieux tomber dans le ridicule. Soucieux de leur image, ils prennent soin de leurs moustaches. De l’intonation de leur voix. Ils jouent à fond aux grands philosophes pour rayonner dans la basse-cour.
Ils pensent s’éteindre comme un astre, avec majesté. Ils meurent d’une glissade sur une déjection. Ou finissent sur une affiche de vote ternie par un soleil qui ne sait pas tricher. Mais quelques fois, ils arrivent à être élus pour cinq ans fermes.
7 juillet 2013
El-Guellil