A la fin ? Il faut cesser. L’homme est malade, âgé et incapable biologiquement d’avoir la force qu’il faut et qu’il veut pour continuer à gouverner ce pays. Ceux qui l’entourent, ceux qui l’utilisent, ceux qui l’aiment et ceux qui l’ont élu ou choisi devraient l’admettre et le comprendre. Le dire ce n’est pas faire dans l’insulte ou l’opposition. C’est faire dans le constat de l’évidence. On ne souhaite la maladie et la mort pour personne, mais là il s’agit de notre pays et de notre avenir. Pas d’un seul homme. Il est nuisible de réduire l’inquiétude des Algériens à un jeu de « contre-contre-coup d’Etat médical » ou à une défaillance de communication ou à l’esprit foncièrement sceptique des nôtres. Il s’agit d’un constat d’évidence et d’une inquiétude légitime sur l’avenir. Bouteflika ne peut pas assumer encore plus ses charges, de par son âge et ses faiblesses. Qu’on le veuille, l’admette ou le nie. C’est ainsi : c’est une loi de la vie. Que l’on finisse de s’acharner à enterrer cet homme ou à le faire revivre artificiellement. Il faut que l’on pense à l’avenir de tous. Que l’on arrête de diviser le pays entre Bouteflikistes et anti-Bouteflikistes. Entre manœuvres et rumeurs. Entre ses frères et les autres. Ce pays mérite mieux que ce dépeçage de soi et de l’autre et de tous. Il mérite le sens de l’Etat chez les uns et la générosité du renoncement chez les autres. Même s’il rentre, même s’il est filmé vivant ou enterré vivant, la question va désormais au-delà de son cas ou de l’insistance des siens, de la compassion ou des petits calculs au Conseil constitutionnel. Ce pays ne peut pas être réduit à un bulletin de santé, un malade, une rumeur et quelques démentis.
L’Algérie mérite mieux que d’être réduite à Dar Essbitar par Kamel Daoud
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5 juillet 2013
Kamel Daoud