Nés dans l’oppression, tous les islamistes du monde excellent alors à la pratiquer, quand ils ont des pays sous le tapis des prières. Le cas turc qui a fait illusion, ne fait pas exception donc. On y retrouve cette règle qui se vérifie: les mouvements islamistes sont des mouvements autoritaristes. Par essence idéologique mais aussi par pli psychologique: ce qui était subi devient donné.
Ils oppriment et vivement au nom de la démocratie et de la vérité. Ils ne peuvent pas concevoir autre chose comme rapport à l’adversité. Ils sont nés d’un viol, ils le pratiquent. Les phrases «Erdogan le chimique» avant-hier, face aux manifestants, sont hilarantes et terribles: une variante kadafiste du « vous êtes qui?» Appuyée par le même argument démagogique du nombre que chérissent les régimes autoritaires: vous pouvez réunir 200 mille, moi je peux ramener deux millions. Méthode FIS et Ghanouchisme. Avec ou sans barbes.
Doucement et sûrement, la variante AKP a mué en califat, n’en déplaise à ceux qui vont encore et encore crier à la théorie du complot. Les islamistes restent ce qu’ils sont: une menace pour les libertés, insolubles dans les démocraties, infréquentables par l’humanité et impossibles à croire ou à investir de confiance. La démocratie est pour eux un moyen pas une fin. Quel monde attendre de ceux qui croient que le meilleur est pour après la mort et pas avant? Ils sont tous semblables et ont, tous, le même besoin de nier, le même but et la même idée derrière la barbe.
5 juillet 2013
Kamel Daoud