par El-Houari Dilmi
Sans se laisser embarquer dans les mauvaises galères, force est de constater que dans un pays qui a un mal fou à se parler à lui-même, la rumeur s’est toujours incrustée dans la brèche, laissée grande ouverte, de l’espace public; laissé vacant par une stratégie de communication institutionnelle si inopérante que pour l’homme de la rue, la «vérité» est partout sauf là où le personnel politique, en charge de la gestion du secteur de la communication, veut qu’elle se «niche»
De nos peurs «ataviques» de nous dire la vérité en face, à cette manie tenace de croire que la «vérité» vient toujours «d’ailleurs» et pas de chez nous, comment veut-on qu’un peuple sous-informé échappe aux grilles des lectures formatées en laboratoires clandestins pour inoculer «une info», clefs en main, à une opinion publique qui veut simplement comprendre ce qui se passe dans son propre pays et exercer son droit à être informée sur la gestion des affaires publiques de la nation ? Le droit à l’information étant «en théorie» constitutionnellement consacré, faire le «choix stratégique» de dire la vérité, toute la vérité et rien de plus que la vérité, au peuple (et pas seulement à la gent des votants !), c’est se prémunir contre les retours de manivelle trop dangereux, parce que provoqués par une communication officielle «orientée» à dessein, trop aseptisée, et surtout décrédibilisée aux yeux d’une opinion qui a désappris, depuis longtemps, à prendre une vessie pour une lanterne. Aussi simple qu’une démocratie vidée de sa sève – celle du droit à l’information – pousse le citoyen à se désintéresser de la gestion des affaires de la cité; un citoyen bien informé est un citoyen (et pas seulement un électeur !) qui exerce son droit: celui de savoir ce qui se passe dans son propre pays, mais aussi savoir comment il va, et surtout où il va.
5 juillet 2013
El-Houari Dilmi