C’est dur par El-Guellil

Les chauffeurs, avant d’engager leurs véhicules sous le pont, ralentissent. Question de voir si le passage est sûr. Intolérable. Sous ce pont qui enjambe la rue menant au siège de la wilaya d’Oran, des énergumènes, qui ? Combien ? Jettent sur la chaussée, directement sur les voitures et les passants, des pierres, des piles usées, des bidons d’huile. De nombreux véhicules ont été endommagés, et plusieurs personnes blessées. 

Pourquoi ? Un jeu peut-être ? L’oisiveté mère de tous les vices ? Gestes aveugles, gratuits, désintéressés, dirons-nous pour les distinguer des autres agressions. Un couple, deux jeunes gens traversent cette ruelle de quartier qui doit les mener au domicile de quelques amies, auxquels ils doivent rendre visite…Des enfants désœuvrés les traitent de tous les noms, allant jusqu’à leur lancer des pierres, blessant ainsi l’un d’eux. Intolérance. Le jeune homme qui a reconnu le gosse lanceur de pierre, se met à sa poursuite. Il ne peut pas le rattraper. L’épicier qui avait tout vu, l’intercepte pour lui indiquer le domicile de l’enfant. Il y va. Il demande le père. Ce dernier l’interpelle. Il se sauve. Il lui ordonne de s’arrêter. Devant son refus d’obtempérer, le père se penche vers le sol, trouve un caillou, le menaçant de s’arrêter sinon… Sans commentaire. Signes mauvais d’une débandade morale, quand tous les freins sociaux d’un individu ont lâché par manque d’encrage de repères, d’éducation. Ne parlons pas de civisme. Alors, malades mentaux ou malades sociaux ? La réponse à cette question éclairera d’autres maux, ô combien plus graves !