Il est dommage que dans les médias, certains abordent un sujet, sans le maîtriser, ignorant son b.a.-ba, et induisant en erreur, ceux non avertis qui voient leurs cartes cérébrales brouillées ; puis navrant que des «Cadres » de l’Etat, en «dribbleurs» invétérés ,nous expédient des «analyses» entortillées, par la langue de bois, éculée, lourde, amphigourique, au lieu de l’Argument, prenant les citoyens pour des décérébrés. Très excusable donc, le quidam lambda, de se muer en analyste-expert, dans tel rayon, sinon dans tous ceux du Savoir. Et tout un chacun, y va d’un son de cloche ou de sa comptine.
Ce préambule étant ici soufflé, le but est de tenter de cerner un concept, celui de l’ Education, tel que défini, non pas par le perçu populaire , un sens que lui attribue l’humble citoyen, autour d’un café, mais bel et bien , par l’usuel dictionnaire, ensuite à partir de documents irréfragables ou des avis de pontes de la question.
Voyons voir : en consultant le simple dico, l’éducation est l’action d’élever, d’instruire, de former les enfants, les jeunes gens. Poursuivons : on parle partout, de ministère de l’Education nationale, pas de celui de l’enseignement, ou de l’instruction. Selon monsieur Larousse notons : « L’éducation est la conduite de la formation de l’enfant ou de l’adulte. Avec mister Wikipédia relevons : «Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n’est pas forcément enseigner».
Gérée par un Scientifique, une encyclopédie web, du nom de «La Toupie» précise: «L’éducation est l’action de développer un ensemble de connaissances et de valeurs morales, physiques, intellectuelles, scientifiques… L’éducation permet de transmettre d’une génération à l’autre, la culture nécessaire au développement de la personnalité et à l’intégration sociale de l’individu». Convenons aussi, avec La Toupie que : «L’éducation de l’enfant et de l’adolescent repose sur la famille, l’école, la société, » .
L’Unesco ( 1) entend par éducation de base, une définition datant de 1958, ce minimum d’éducation générale qui a pour but d’aider les enfants et les adultes privés des avantages d’une instruction scolaire, à comprendre les problèmes du milieu où ils vivent , à se faire juste une idée de leurs droits et devoirs, tant civiques qu’ individuels, et à participer plus efficacement au progrès économique et social de la communauté dont ils font partie. Selon le même document, elle est dite de base, en ce sens qu’elle confère le minimum de connaissances théoriques et techniques indispensables pour parvenir à un niveau de vie suffisant. Ceci met en évidence, le rôle important des pouvoirs publics dans cette éducation dite de base .L’Unesco a complété la définition de 1958, par une autre, datant de 2011, plus technique, plus élaborée, sur l’Education, mais ne s’éloignant pas des principes généraux que nous venons de présenter.
Quant à feu Olivier Reboul, Spécialiste du philosophe Alain, ses autres domaines de compétence ayant été la rhétorique et la philosophie de l’éducation, il fournit dans l’un de ses ouvrages (2), disséquant l’Education, des définitions qui rejoignent celles citées plus haut. Reboul précise dans son ouvrage, en page 7 et 8, que l’Education est devenue un domaine d’études pluri et trans – disciplinaires, où l’on retrouve ce qu’il nomme, les sciences théoriques (l’ethnologie, la sociologie, la psychologie, la sociolinguistique, l’économie, l’histoire et d’autres domaines) et les sciences spécifiques (les didactiques, la docimologie, la psychopédagogie, et autres), le tout centré sur l’éducation. Pour l’illustration, la docimologie, selon le dico, est l’étude des divers facteurs qui déterminent la notation, lors d’un examen.
Cela fait penser à ceux qui n’ont rien à voir avec le système éducatif, et estiment qu’un sujet du Bac 2013 était difficile, ou encore, à ceux, qui usent à tort et à travers, de concepts tels celui d’Académicien. Sincèrement respectueux des lecteurs, et n’étant pas là pour faire un cours ou donner des leçons, mais partager ; et pour avoir une idée sur ce qu’est une Académie ou ses locataires, nous renvoyons de préférence, à une encyclopédie. Pas La Toupie, mais Wiki, ou une autre mieux fournie. Car La Toupie ? Rien sur l’Académie. Nenni !
En outre, O. Reboul note : « le moins qu’on puisse leur demander (à ces sciences) est qu’elles respectent deux conditions. D abord que ceux qui les pratiquent soient réellement spécialistes dans leurs sciences respectives, réellement historiens, réellement économistes. Ensuite, que tous s’imposent une réelle interdisciplinarité, c’est à dire coopèrent en prenant le risque d’avoir à modifier leur point de vue. Par exemple sur l’échec scolaire, si chacun reste enfermé dans sa discipline, il sera tenté de l’expliquer uniquement par celle-ci ; et c’est alors qu’on tombe de la sociologie dans le sociologisme, de la psychologie dans le psychologisme, bref dans un dogmatisme réducteur »
Et si Reboul, affirme que la famille, l’école, l’université, mais aussi les mouvements de jeunesse, les formations continues, les fédérations sportives, sont des institutions éducatives, il précise que la fonction essentielle de la famille, est de former les sentiments , en partant des pulsions les plus animales et en les transfigurant. Une autre sommité du monde de l’Education, un suisse, feu Robert Dottrens(3), sociologue, co-fondateur, avec Jean Piaget, du Bureau international d’éducation en 1929, expert auprès de l’Unesco après la Seconde Guerre mondiale, affirme : «Eduquer, c’est libérer, ce n’est pas asservir ou dominer» Il précise aussi : « Eduquer, c’est aider à la formation de la personnalité de l’enfant ». Et Dottrens estime que la plus belle définition de l’éducation se lit à l’article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme que les Nations Unies ont solennellement adoptée en décembre 1948 : « L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales… » Il poursuit : « Faire autre chose, ce n’est plus de l’éducation, c’est du dressage ».
Suite à cet ajustement, Eduquer est un devoir des parents, qui démarre, certes au foyer, sans interruption, jusqu’ à l’âge adulte où le rôle de la famille n’est plus prégnant, mais avec l’implication de l’Etat, matérialisée notamment, par les lois de la protection de l’enfance de l’Unesco, et par la nature du système éducatif. Concluons : éduquer donc, se situe à plusieurs niveaux, mais à qui revient alors, le rôle premier, celui du pilotage, si ce n’est aux pouvoirs publics, dans le cadre d’une bonne Gouvernance ?
(1) http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001260/126040FB.pdf
(2) Olivier Reboul .La philosophie de l’éducation – 9e éd. – Paris : PUF, 2001 – coll. Que sais-je ? n°2441.
(3) http://www.icem-freinet.fr/archives/tv/7/13-19.pdf
4 juillet 2013
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