Cette première année est donc instructive pour les enseignants dont les plus anciens ont vu défiler une flopée de promotions, et sont naturellement amenés à comparer les différentes cuvées de bacheliers.
L’auteur de ce papier, l’enseignant, vous dira qu’en revenant sur des notions censées être assimilées antérieurement par l’étudiant, les collègues s’évertuent beaucoup plus à combler des lacunes qu’à progresser dans les programmes arrêtés ; une évolution freinée et amputée de connaissances requises dans la suite du cursus, à cause notamment de cette ridicule « 3ataba », instaurée par l’incompétence et les galipettes populo-politiques.
Par une réaction en chaine, cette amputation se répercute inéluctablement sur les années d’études qui suivent. Pourtant, le père sait parfaitement que son fils a des capacités, et l’enseignant sait qu’ il n y a aucune raison pour que les étudiants actuels soient moins intelligents que ceux des trois premières décennies de l’Algérie indépendante. Il sait donc qu’il y a une urgence à reformer le système éducatif. L’auteur de ce papier ne cessera de répéter, que tout bachelier, est censé avoir des capacités de communication écrite et orale, et un esprit critique, entraîné à la réflexion, l’analyse et la synthèse. Cherche-t-on à formater les ciboulots en usant d’instruments pavloviens pour obtenir des zombies, ou bien à former le citoyen de demain ? « De l’éducation de son peuple, dépend le destin d’un pays » a-t-on dit. Aujourd’hui, l’éducation ne se limite pas à une somme de recettes, à un bourrage de crâne, mais s’intéresse au développement des capacités cognitives, à la conceptualisation de l’abstrait et à l’adaptabilité de l’enfant dès le premier palier du système éducatif.
La marche est donc encore longue, pour toi mon fils, et pour tout bachelier ; les soucis encore plus grands pour toute mère et tout père. Puis, tu dois savoir que cette première année de Fac est ardue, beaucoup plus que celle d’avant, mais pas infranchissable. Et ce n’est pas ta p’tite mention au Bac qui va te dispenser de fournir encore plus d’efforts ; car « au milieu des aveugles, le borgne est roi » dit-on fiston. Le travail régulier, l’assiduité, les efforts à fournir, en langue française notamment, pour les bacheliers scientifiques, comme toi, et lapprentissage du travail personnel, sont des paramètres incontournables, que toi l’étudiant (tu l’es maintenant, tout comme les autres bacheliers) doit prendre en compte.
Quant à ceux qui ont subi un accident de parcours, privés de ce visa pour la Fac, ils doivent savoir qu’un Bac se refait avec de la volonté. Pour plus d’assimilation, pour être plus à l’aise par la suite, et s’inscrire dans la filière désirée. Mieux qu’un Bac avec un dix tout rond. Par contre, si l’échec est le résultat d’un long cursus scolaire irrégulier, parsemé d’embûches, avec plus de bas que de haut, l’auteur de ces lignes, pense alors qu’il n’y a pas que le Bac dans la vie. Car il y a la vie, avec ses multiples autres portes ouvertes. Bonne chance fiston, à toi, à tous les bacheliers et à tous les autres. Elle continue la vie, et à l’ envi. Pour tous. InchaAllah.
4 juillet 2013
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