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La salsale par El-Guellil

2 juillet 2013

El-Guellil

Ça traverse en diagonale, en solo, en grappe, en troupe et en troupeau. Ça nargue les feux tricolores, au vu des agents de l’ordre. Ça piétine une ligne continue et ça continue son chemin, comme si de rien n’était. Ça gare en troisième position, ça fait ses courses, ça bloque la circulation, ça klaxonne, ça ne dérange personne, l’agent n’ose pas intervenir, cela doit être une grosse légume, le propriétaire de la grosse cylindrée vous toise du haut de ses chevaux vapeur. Il fait peur. 

Ça chauffe, ça transpire, ça sue, ça crache, ça jette son mégot, ça balance le reste de son sandwich sur le trottoir et ça ne dérange personne. Ça vend à la criée, sa colle les affiches sur la façade d’un édifice public, ça urine dans le hall d’un immeuble et ça ne semble déranger personne. La cité appartient à tous, mais nul ne se sent concerné. Ça agresse en plein jour, ça rackette tous azimuts, ça saute aux yeux, mais tous se cachent derrière leurs lunettes.

Ça vent des morceaux de pizza sur un plateau qui n’a pas connu un rinçage depuis sa fabrication. Ça propose de la kalantita aux mouches pour la resservir aux badauds, juste en face du service d’hygiène qui préfère contrôler les établissements bien établis. Ça expose sa marchandise à même le sol, et do, ré, mi, la-fa-mi de la direction du commerce est la première à lui acheter ses articles. C’est à cause du pouvoir d’achat.

Nos enfants ont pris la place des ânes, ce sont eux qui tractent les charrettes pour les installer dans des souks improvisés. Il faut bien qu’ils travaillent, ces gosses. Faut bien qu’ils apprennent à voler de leurs propres ailes. C’est mieux que voler. Ça dure, c’est dur, c’est sûr que ça changera après les séances de concertations politiques avec la société civile.

Et pour finir avec une note positive, toute une population était heureuse, ce Cinq Juillet. C’était la population carcérale, elle a attendu la grâce, elle l’a eue… elle est libre, le jour de l’indépendance.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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