Nos opportunistes ne s’embarassent pas du «paraître», ils n’ont pas de dignité à ménager, encore moins d’honneur à préserver, seul compte d’être toujours du bon côté du manche, la bouche bien ouverte qui happe les miettes du festin que leurs idoles du moment laissent tomber. El khatofa. Obséquieux, mielleux, zélés, avec les puissants, ils n’ont ni pitié, ni reconnaissance pour ceux qui ont perdu cette puissance. Quand ils daignent donner des raisons à leur comportement, ils affirment que ce n’est pas eux qui sont versatiles mais le vent.
Ils ambitionnent même d’entrer dans l’histoire, car ils estiment qu’ils la façonnent, alors qu’ils ne sont que des embusqués qui ne sortent de leur trou qu’à la 25ème heure pour voler au secours de la victoire déjà réalisée. «Je» est leur unique pensée de jeu et leur dernier argument. Ils se faufilent skimi, ki oualou, dans les méandres des situations pour mieux s’imposer au moment du partage du butin. Opportunistes ils sont, ils savent que nous le savons, ce qui ne les empêche ni de dormir ni de continuer à tisser des projets de grandeur, de richesse et de puissance en faisant comme si chi bass ma kène. Comme on dit chez nous, leur visage se lave avec l’urine. Ils n’en ont cure, ils vont de l’avant, insensibles aux remugles qu’ils traînent et aux regards en coin qui les suivent. Ils sont opportunistes un point c’est tout.
2 juillet 2013
El-Guellil