la fin, il se levait, choisissait un caillou plus ou moins gros et, du haut
du rocher, le jetait avec satisfaction dans l’eau.Ce manège n’avait pas échappé au groupe d’enfants qui jouait dans le
voisinage. Un soir, une petite fille plus hardie que ses compagnons
s’approcha du grand homme.
- Monsieur, pourquoi lancez-vous ces cailloux ?
Le poète sourit gravement :
- Ce ne sont pas des cailloux que je jette à la mer, mon enfant, ce sont mes lamentations.
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Cette action symbolique comporte une leçon valable pour le monde
d’aujourd’hui. Combien d’entre nous, et non des plus malheureux, passent leur temps à se plaindre, à s’attendrir sur eux-mêmes ? Cette attitude finit par engendrer une sorte d’indifférence à nos semblables : on reste prisonnier d’un univers dont nous sommes le centre.
Victor Hugo était un homme comme les autres : il lui arrivait de se
plaindre. Mais, il avait au moins la force de se débarrasser de
ses jérémiades en les envoyant au loin.
Ensuite, il redevenait réceptif au monde, aux autres. Vous aussi, apprenons
à jeter nos petits soucis à la mer…
« Nous pouvons jeter des pierres, nous plaindre d’elles, trébucher dessus, les escalader, ou les utiliser pour construire. »
24 juin 2013
Non classé, Victor Hugo