Bethleem, El Khalil, Djénine, Jéricho, El-Qods, Qalqilya, Tulkarem et toutes ces villes et villages de Palestine, de Cisjordanie mais aussi Beit-Hanoun, Jabalia, Khan Younes de Gaza qui vous rappellent que la tragédie du peuple palestinien se poursuit toujours dans le silence de l’opinion internationale et que sa dépossession ne connaît désormais plus de limites. Après avoir condamné à l’errance tout un peuple depuis 1948, emprisonné ses meilleurs enfants, fait avorter toute possibilité de solution au Proche-Orient, refusé un seul état pour tous indépendamment des confessions religieuses, saborder l’option de deux états pour deux peuples, confisquer Jérusalem, solliciter toujours plus de concessions, remuer ciel et terre et invoquer tous les prétextes pour fragiliser chaque jour un peu plus les fondations de la mosquée d’El-Aqsa, voilà que l’olivier, arbre mythique et merveilleux qui aura traversé tous les âges, subit à son tour la foudre et les exactions de ceux qui veulent réduire au silence des cendres ceux qui ne veulent que vivre sur cette terre qui est aussi la leur. Et cet arbre restitue mieux que quiconque l’errance de ceux à qui l’on a confisqué la terre et amputé la mémoire. Si c’est à Jéricho qu’ont été découvertes les plus anciennes jarres à huile datant de huit mille ans, c’est aussi dans un village de Naplouse qu’en ce samedi 15 juin 2013 un groupe de colons juifs s’est acharné sur les villageois palestiniens en brûlant plus de 300 oliviers qui constituaient pour beaucoup d’entre eux la seule et unique source de revenus.
Depuis 1967, 800000 oliviers ont ainsi été déracinés au mépris de tout ce que les textes révélés des trois grandes religions monothéistes ont décrété à propos de cet arbre légendaire et de toutes les vertus et qualités qui lui ont toujours été conférées par toutes les civilisations.
Et pendant qu’une bonne partie du monde musulman continue d’être malmenée par les effets pervers de la colonisation, les appétits voraces d’un nouvel ordre mondial qui se met en place dans la fureur et dans le sang et l’impact terrible d’une gestion hasardeuse conduite par des dirigeants aussi corrompus qu’autoritaires, la tragédie palestinienne peut se poursuivre dans les l’indifférence et les prisonniers palestiniens mourir dans les geôles israéliennes, le blocus économique de Gaza se maintenir, l’installation de nouvelles colonies s’intensifier et l’infâme se commettre chaque jour un peu plus. Souvenons-nous qu’un jour des hommes de gris et de noir vétus ont prétendu être les meilleurs de l’humanité toute entière et ont confisqué leur innocence à des enfants qui ne demandaient qu’à vivre et qui ne comprenaient pas pourquoi devoir être déportés avec leurs familles dans des camps pour y souffrir, mourir et subir les foudres de la bête immonde. Beaucoup ont prétendu n’avoir rien vu venir. Et comme pour d’autres tragédies encore, personne ne pourra dire un jour à propos des palestiniens, je ne savais pas, je n’ai jamais su !
23 juin 2013
Salim Metref