Notre jeune diplômé universitaire refuse de rester sans boulot. Dès l’obtention de son diplôme en sciences commerciales, il se décide de s’atteler à la recherche d’une khdima. Amala, le bogosse démarre sa journée très tôt, grâce à l’alarme de son mobile, made in Suède, qu’il avait sollicité avant de dormir. Il est six heures du matin. Pendant que sa chibania de mère allumait sa gazinière made in Turquie, il décide de dépoussiérer son visage. Un petit coup de rasoir made in France, un après-rasage made in Spain, le voilà fin prêt. Il avait endossé son T-shirt made in Sri Lanka, enfilé un jean à la mode made in Singapour, et une paire de baskets made in Koréa. Il avale vite fait son thé made in India et Il éteint sa radio made in China. Il jette un coup d’œil à la montre murale made là-bas et, ya fettah ya rezzaq, il descend les dix étages, car l’ascenseur made in France se faisait vieux, depuis des ans il refusait de répondre aux appels. Au seuil de l’immeuble, il hèle un taxi. La voiture made in Brazil s’arrête. Vous allez-où ? « .» Monte, c’est mon chemin (il n’y a que le taximan, made in chez nous, qui te donnera cette réponse). Le chauffeur fait un crochet pour faire le plein d’essence importé de je ne sais où, avant de le déposer. Il avait décidé de frapper à toutes les portes fermées auxquelles il avait envoyé des lettres ouvertes avec son CV. Comme par hasard, tous les responsables étaient en réunion.
A la fin de cette nouvelle journée décourageante et infructueuse passée à courir de bureau en bureau, il retourne chez lui et, derrière son vieil ordinateur made in Malaysia, il se décide de se reposer un moment tout en se demandant pourquoi il n’arrive pas à trouver un emploi made in chez nous. Et pour se consoler, il actionne son téléviseur made in Japan pour suivre les ébats entre el Barça et le Réal.
25 décembre 2012
El-Guellil