Nous autres qui ne savons rien faire. Même pas utiliser l’argent des banques. Parce que, détrompez-vous, cette poignée de boss n’est pas née riche. Qu’à cela ne tienne ! Zadou fel batata. Les légumes, surtout les grosses, celles qui nous adorent terre-à-terre, veulent faire de nous un engrais.
Zidou, zidou, y’a pas de raison que le pétrole izid, que nos caisses se renflouent et que vous ne nous flouez pas. Pour vous pérenniser, zidou, divisez la société en corporations économiques, politiques, culturelles, religieuses, qui « revendiquent », « qui se révoltent, réclament justice », et qui promettent la pire évolution possible pour notre pays. Zidou, alimentez la bataille. A qui saura s’imposer à autrui par la force de l’argent de la poche du voisin. D’entuber son semblable, de le réduire en bouillie, en tout cas, de ne songer qu’à soi ! L’instabilité des situations, l’agressivité ambiante, l’incertitude sur l’avenir, l’injustice faite aux plus faibles, l’arrogance des plus forts. Nos rues sont devenues un étalage de haines, de bassesses et de rancoeurs quotidiennes impossible à regarder.
Mazel, zidou el gouddem, le pire est encore devant nous, avec la raréfaction des matières premières, de l’énergie, de l’eau, des produits agricoles, de l’espace
Comment réinjecter un minimum de convivialité dans les relations humaines ? Comment cesser de tout juger à l’aune de la domination, de la force, de la réussite individuelle ? Comment faire revenir en surface les valeurs de la solidarité, de la compassion, du partage, du bonheur de vivre ensemble ? Quelle est la différence entre régner et gouverner ?
19 décembre 2012
El-Guellil