Dimanche, 02 Décembre 2012 09:50
- …PORTRAIT…
Avec son inénarrable accent pied-noir, Nounou Youb m’a apostrophé vivement : “Si t’as pas fait le portrait de Mohamed Bouabdallah, t’as rien fait frère ! C’est un vrai gentleman kho !” Comme la vérité sort toujours de la bouche des enfants, grands ou petits, Nounou a raison.Et doublement. Le docteur Bouabdallah Mohamed est l’ami qu’on voudrait avoir par tous les temps. Les temps de joie pour rire, car c’est un boute-en-train qui adore la gaieté et les franches rigolades. Pour lui, une journée où on n’a pas ri est une journée perdue. En temps d’orage parce qu’on peut compter sur lui. C’est là où on retrouve l’homme de cœur qui se coupe en quatre pour ses amis. Et même pour les anonymes qui ont besoin d’aide. Question de nature. Il ne dort à poings fermés la nuit que s’il a comptabilisé au moins une bonne action à son profit. Il aime faire du bien comme d’autres aiment compter les millions. Pour lui l’argent n’est qu’un moyen au service des hommes. Et du pays. Un exemple ? Tout de suite. Tenez, dans les années de sang, les années rouges, il était président de la fédération de tennis (il y restera 12 ans, un record !), alors que l’Algérie était isolée, il réussira à ramener plus de 300 étrangers, hommes et femmes. Pour la promotion de l’image de l’Algérie et subsidiairement du tennis. Miracle ? Oui. Mais lui croit aux miracles. Il est de ceux qui n’ont jamais perdu le goût du merveilleux. Patient, il pense que le temps peut arranger toute chose. Qui dit patience dit raison, qui dit raison dit sagesse, qui dit sagesse dit calme et pondération. C’est un homme de consensus qui sait d’expérience qu’un chef rassemble, qu’un chef écoute, qu’un chef donne l’exemple. Au milieu de toutes ces fédérations en folie, d’un comité olympique traversé par la discorde, il apparaît comme la voix qui apaise. Mais que pèse une voix au milieu de ce trapèze où les acrobates du dimanche se prennent pour des artistes ? Lui ne fait pas l’acrobate. La seule gymnastique qu’il adore est celle des idées, des débats conviviaux les yeux dans les yeux. Il n’aime pas les tièdes. Il sait que ceux-là grilleront en enfer. Il est pour la fermeté, il est pour l’ordre, il est pour “la discipline qui rend sociable ceux qui ne le sont pas”. Et pour la justice. Un modèle ? Atatürk. Il n’a aucun ennemi. Ce n’est pas pour autant qu’il n’a que des amis. Ce n’est pas un ange même si sa famille prétend qu’il l’est. On n’a pas vu ses ailes. Mais pour Nounou, il les cache bien. Comme il cache son grand cœur sous un air réservé et distant. Pour se protéger. C’est un grand timide qui cache son cœur-chocolat, pour qu’il ne soit pas grignoté par les plus malins. Alors, aux uns, il montre l’apparence, et aux autres la transparence pour mieux se donner. Donner, le plus beau verbe pour Mohamed Bouabdallah.
H. G.
hagrine@gmail.com
7 décembre 2012
Hamid Grine