Jeudi, 15 Novembre 2012 09:50
…SOUFFLES…
Un philosophe et deux livres arabes, deux livres et un philosophe, dans toute l’histoire de l’écriture dans cette langue âgée d’un peu plus de 17 siècles, ont réalisé une installation confortable et reconnue dans le répertoire de la mémoire universelle. Un philosophe et deux livres arabes, pas plus, constituent une appartenance organique à la lecture universelle, depuis la nuit du temps jusqu’à nos jours. Un philosophe et deux livres arabes, deux livres et un philosophe, pas plus, ont participé avec grandeur à l’extension de l’imaginaire universel. Le premier Livre c’est le Coran. Ce Livre divin, révélé en arabe, depuis sa traduction dans une centaine de langues est devenu, par la réalité des choses religieuses, politiques et autres, une partie intégrante de la lecture universelle. Ce livre d’Allah a provoqué, et continue à susciter, une curiosité religieuse et socio-politique en traversant ses 15 siècles d’existence, les guerres, les paix, les langues et les géographies.
Ainsi, par sa visibilité épistémologique, religieuse et politico-sociale, par le débat cohérent ou contradictoire, autour de ce Livre ou autour des gens de ce Livre, le Coran est un partage universel. Un débat qui reflète, par la différence comme par l’harmonie, la place qu’occupe ce Livre dans les questionnements humains. Le deuxième livre arabe, n’est que “Les mille et une nuits”, une œuvre exceptionnelle qui a traversé les langues, les géographies humaines, les frontières, les temps littéraires sans perdre ni de sa fascination ni de son influence sur l’imagination universelle. Sur le plan de l’imaginaire, les mille et une nuits est devenu une partie imposante et palpable du patrimoine universel. Toutes les civilisations narratives modernes, sans exception aucune, ont puisé dans les richesses inestimables de ce livre rare, sans pair. Mais, si les littératures universelles, de Lafontaine jusqu’à Haruki Murakami passant par Hemingway, George Borjes, Gabriel Garcia Marquez et autres, ont lu et approprié, d’une façon ou autre, les mille et une nuits, la littérature arabe quant à elle n’a pas lu ou pas suffisamment les mille et une nuits. De ce fait, elle n’a pas profité de cette mine généreuse d’imaginaires amples. Si les littératures universelles et le cinéma Hollywoodien (les films de dessins animés) ont trouvé dans le livre “des mille” un gisement exceptionnel du fantastique et de la narration délirante et inhabituelle, ce livre génial a vécu, et continue à vivre, chez lui, dans sa propre langue, l’amertume de la censure. L’œil du censeur arabe ne dort jamais ! Le livre des mille et une nuits, jusqu’au jour d’aujourd’hui, est interdit de circulation dans son édition complète. Quant au philosophe Ibn Rochd, connu en Europe sous le nom d’Averroès, il est le doyen des commentateurs d’Aristote.
C’est grâce à ses brillants commentaires philosophiques, que l’Europe de l’Ouest a connu la philosophie grecque comme passage au temps des lumières. Il est vu comme le fondateur de la pensée laïque. Aucun philosophe ou historien de la philosophie universelle, ne peut négliger ou omettre le nom d’Ibn Rochd. Il demeurera le philosophe arabe qui a illuminé la mémoire philosophique universelle.
A. Z.
aminzaoui@yahoo.fr
7 décembre 2012
Amine ZAOUI