Lundi, 12 Novembre 2012 09:50
Par : Imène Amokrane
L’écrivain Amin Zaoui a présenté samedi son dernier roman écrit en langue arabe intitulé “Laha sir ennahla” (Elle détient le secret de l’abeille), paru aux éditions Ikhtilef, à l’espace Échos de plumes, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. Cette rencontre avec Amin Zaoui entre dans le cadre de la célébration de la rentrée littéraire en Algérie. Face à une salle archicomble où plusieurs retardataires n’ont pas trouvé de siège pour s’asseoir, l’écrivain a présenté son ouvrage. Le roman veut, selon son auteur, “défendre la femme et la liberté”. Pour lui, “il n’existe pas de rupture entre la liberté et l’écriture”. Au sujet de l’écriture, Amin Zaoui évoque le style de Kafka, Proust et de Kateb Yacine, qui ont, selon lui, “une seule obsession : cerner un seul sujet”. En outre, il a déclaré que sa “philosophie consiste à défendre les libertés”, tout en évoquant “l’hypocrisie qui règne dans le monde arabe”. Selon Amin Zaoui, le romancier arabe est détaché de son patrimoine. “Si les auteurs auraient lu les ouvrages d’Ibn Rochd ou El Ghazali, le roman arabe serait devenu parmi les plus importants des romans”, a-t-il ajouté. Présentant son dernier ouvrage, “Laha sir ennahla”, dont les événements se déroulent à Oran, Amin Zaoui le compare à La Peste d’Albert Camus. Concernant Oran, il dira que “cette ville est désormais la mienne”. Abordant le sujet de son nouveau roman, Amin Zaoui déclare que “Laha sir ennahla” est un roman basé sur “un texte bouleversant qui traite le problème de la malformation psychologique, tandis que le roman de ‘Le dernier juif de Tamentit’ (éditions Barzakh) est fondé sur un fond historique”. Sur le style d’écriture, Amin Zaoui a signalé que le romancier devait “choquer” les lecteurs. Amin Zaoui a abordé, peu après la présentation de son livre, la question de l’ouverture sur la culture orientale, telle que la culture perse ou chinoise. Il a par la suite évoqué le prix Nobel de littérature 2012. Au sujet du succès du roman arabe, Amin Zaoui a estimé que : “Nous avons une identité narrative, c’est pourquoi les Européens s’intéressent à notre écriture, notre personnalité est faite ainsi”. La langue arabe pour Amin Zaoui est une belle langue, son problème est dans “les institutions qui la supervisent”. Il a cependant affirmé que les auteurs n’ont encore rien fait pour la langue arabe. Par ailleurs, signalons que le roman, La Chambre de la vierge impure (éditions Barzakh) a été traduit, il y a deux semaines, vers l’allemand. Une belle percée pour la littérature algérienne.
I A
7 décembre 2012
Amine ZAOUI