La manœuvre a commencé depuis l’arrivée de l’actuel secrétaire général à la tête du parti sarkozyste. Ce dernier s’est métamorphosé en membre influent d’un réseau de personnalités politico-médiatiques, constituant le nouveau noyau néoconservateur français construit à l’image de son modèle américain, après avoir appartenu à la génération formée sous l’ère du président Chirac et n’était pas connu au début de sa carrière pour être un franc soutien de l’ancien président français. Il en était même un farouche adversaire. Opportunisme politique oblige et crainte d’être politiquement laminé, l’allégeance puis la transition au sarkozysme s’est faite en devenant le nouveau défenseur des français victimes du racisme anti-blanc ou dépossédés de leur pain au chocolat pendant la récréation durant le mois de Ramadhan. La première manœuvre a été l’organisation au forceps d’un débat sur l’identité nationale française. Il s’agissait de susciter puis d’exploiter politiquement un débat, conduit à la faveur notamment des tragiques événements de Toulouse, qui allait inéluctablement surfer sur une vague d’islamophobie et induire un véritable procès sur la place de l’Islam en France. Piller sans gène les thèmes défendus avec acharnement et sans doute sincérité par l’actuelle dirigeante de l’extrême droite française, Marine Le Pen, et les mettre au service de la réélection du président Sarkozy et ratisser large, même en suscitant le trouble parmi certains membres influents de la droite française, auront constitué les premières entorses au consensus du parti qui ont a été suivies par d’autres. Racisme anti-blanc, main mise sur l’appareil du parti par un seul clan ont provoqué méfiance et émois. Le qualificatif de parti aux méthodes maffieuses a été même utilisé par ceux-là même qui durant toute la mandature de l’ancien président français ont préféré taire leur différence et accepté toutes les dérives d’un parti qui commençait à devenir une machine de guerre au service d’une ambition présidentielle qui ne tarda pas à se préciser. Les dérives sémantiques de l’actuelle direction du premier parti français d’opposition de droite ont provoqué le départ de nombreux cadres mais aussi de célèbres personnalités apparentées ou proches. La victoire du candidat socialiste a achevé l’ancien parti héritier du gaullisme et révélé l’impossible coexistence entre les différents courants politiques qui le composent ainsi que la violence des ambitions présidentielles qui le déchirent. L’éclatement de l’ancien parti sarkozyste devient inéluctable et le recours à l’arbitrage de l’ancien président français pourrait s’avérait vain tant les préoccupations de ce dernier semblent plutôt relatives aux affaires de justice qui pourraient à court terme le concerner. La leçon à méditer est sans doute de s’inspirer de ces propos prononcés par un ancien responsable politique français qui disait qu’il valait mieux perdre des élections que perdre son âme. La conjoncture politique de l’hexagone et la situation peu reluisante de son opposition de droite donnent donc raison aux pronostics de nombreux observateurs mais aussi de la dirigeante de l’extrême droite qui pariait, à la sortie de l’élection présidentielle française, sur l’éclatement futur de la droite française sujette à une profonde crise d’identité politique et sur la recomposition de la future opposition aux socialistes au pouvoir autour de sa propre famille politique. Redonner ainsi à l’extrême droite française sa véritable représentativité à l’assemblée française, ce dont elle a été privé, selon elle, par un système électoral pervers.
Temps difficiles en France, pour une droite décomplexée par Salim Metref
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29 novembre 2012
Salim Metref