Le beauf’ des chemins pentus te racontera, mordicus, que tout le pays s’est constitué à partir de son village familial natal ( Tagmintouaz-Bidoune ) . Lequel trou géographique a fédéré le Maghreb entier du temps du paléolithique crocodilien en une entité singulière, laquelle a contribué à recoller l’Afrique gérontologique morcelée en un continent de fractions sourdes, lequel dès lors où le matriarcat ne fit plus le bonheur des femmes du tertiaire réchauffé etc…… Donc c’est de cette confusion de délires du beauf’, qu’aujourd’hui le bled des grands espaces en jachère et des petites affaires à faire-faire avec les banksters sans frontières , doit prendre ses reliefs de constitution nationale identitaire . Bien sûr, le beauf’ vantant les énormes qualités générales (courage-intelligence- générosité-pudeur- honnêteté……) des peuplades ancestrales qui auraient occupé ,en proprios l’espace historiquet dont il serait, lui, le spécimen authentique.
Donc, conclusion intermédiaire, voici – voilà pour l’essentiel : le beauf’ représente l’héritier légal du pays des céans , à la convenance de ses égarements historiques insipides . Lui !
Et sur la lancée le beauf ‘ branché de contes dont il s’épate tout seul, va se lâcher. Et pour te convaincre , illustrer la ténacité légendaire de ses aïeux créateurs du bled, par cette autre histoire peut-être plus vraisemblable celle-là . En 1800 pile poil, l’arrière-arrière grand père du beauf’ un certain Hazz frère de Qa , cultivait un lopin de terre mitoyen à celui d’un cousin . A la limite des « champs », un olivier abandonné de tous, rabougri de désespoir et qui poussait néanmoins dans l’un, en débordant sournoisement d’un tout petit bout de branche dans l’espace aérien ( et la clôture) de l’autre .Le lopin du cousin, voisin en cause, qui s’autorisait chaque année, à cueillir cinq d’olives de la branche intruse de l’arbre d’à côté, au nom de la propriété du morceau du branchage branché au ciel (déjà le recours au haut lieu pour te la boucler net …..) . Le litige et le conflit demeureraient à ce jour, irrésolus en vertu de la fierté « nif familial, ancestral » revendiqué par le beauf’. Bilan en cours de la mésentente et entêtement séculaire : 12.205 morts et 488 blessés en général tous trépanés .Dont 99 % ,999 étrangers comme toujours à se mêler des histoires de familles dézinguées . En attendant la suite . Pour cinq olives indigestes ! .
Car par la conclusion du final du premier paragraphe ci-dessus , le beauf’ t’embarquera dans ses certitudes hystérico-géopolitico-khriti d’une part . Avec en inconséquence humaine paragraphe suivant, une autre histoire familiale effroyable de chikayetes tenues , guéguerre intestine , mauvaise foi , méchanceté tribale , incompréhension congénitale , désunion populaire , vices cachés dans l’amplitude du vêtement traditionnel . D’’un pays à construire tel quel, et en lequel il te proposera le privilège d’une toute petite place d’hôte redevable à perpet’ , d’autre part. !
Delirium tremens !
Sont tous pareils !
Demain un autre hurluberlu , toujours dans le genre « on refait l’histoire » , lui du tataouinien fossile primitif , s’invitera au débat. Mais celui là provenant de la plaine agricole bétonnée, envahie de beauf’s ventrus, enfoncés dans des coiffes empesées garnies de feux directionnels en panne de stop . Des quidams enfermés à l’intérieur d’énormes clôtures sculpturales , protégeant des nouvelles constructions, majestueusement emplies de vide absolu, hautement sécurisées ( ici on dira : barreaudées) . Ce beauf là va te causer à son tour de sa vision étriquée de bled, de territorialité, liberté et bata fliou pimentée, ajoutant lui aussi un surprenant commentaire. Ce n’importe quoi d’imprévisible et secret qui devrait, comme le premier beauf’, te convaincre du bien-fondé du racontar débile. Donc du fameux général Si Vador « El Guini –Bissawou » en exil, chef d’état-major des beauf’s voués au repos du guerrier offensif de la guerre des planètes , serait l’artisan principal parvenu au secours de la libération des peuples déjà victorieux du cancer du colon… !
Donc, tu subis la çonnerie humaine et tu acquiesces poliment. Ou tu te fais engueuler honteusement.
Dès lors, embarqué pour embarqué dans le conte politique à dormir debout et l’aberration pandémique, tu vas forcer la dose et surenchérir dans le genre , encore plus insensé.
Ce sera la seule façon, pratiquée en haut lieu et à grande echelle , de te’accommoder de l’intrus qui te porte sur le système !
Farid Talbi
28 novembre 2012
Farid Talbi