« Votez pour un parti intéressant ! Je m’appelle B. Hakim. J’habite Canastel, un quartier avec des routes pleines de trous et des pistes où il faut une voiture avec de gros pneus pour passer dessus. Ce qui dérange ma famille et mes voisins, c’est que lorsqu’il pleut,on est obligés de mettre des sachets en plastique pour ne pas se salir les souliers. En plus, l’eau monte, arrive au niveau des trottoirs et entre dans les maisons. Votez pour un parti qui arrangera ce problème, même dans les autres quartiers. » J’ai repris à la lettre le mot que m’a laissé un enfant qui, accompagné de toute sa classe, est venu nous rendre visite au journal. C’est en ma présence qu’il a rédigé cet écrit.
Il a onze petites années. Du haut de ses onze ans, il est terre-à-terre. Il ne sait pas taire ses besoins et ce qu’il attend pour ces prochaines années.
Si la vérité sort de la bouche des enfants, vos vérités, messieurs les chefs de partis, n’atteignent pas les oreilles des enfants. Ce petit mot illustre profondément les attentes des populations. L’image qu’ils se font du rôle d’un élu local. Car parler des grandes lignes de politique générale à une population qui est obligée de chausser une bourse pour traverser les rues marécageuses, une population qui vit entourée de chiens errants et de chats coalisés avec des rats autour de poubelles enlevées au bon vouloir de « l’apeuprise », c’est aussi sombre que leurs rues qui manquent d’éclairage public. C’est aussi sombre que les desseins des têtes de listes qui ne s’adressent jamais à la population.
Un jour, Hakim deviendra grand, puisse Dieu lui allonger vie. Hakim deviendra peut-être « hakem » et là, hakma ! On aura au moins un Algérien qui maîtrise le sens de la responsabilité locale. Changeront alors les choses avec ce sang neuf, injecté dans les artères de la ville, le pays tout entier sera oxygéné.
27 novembre 2012
El-Guellil