Ceux qui décident et font les guerres ne sont jamais ceux qui y meurent. Terrible de constater que nous avons le décompte des morts à notre charge, et la victoire à la leur. « C’est grâce à nous que vous êtes ce que vous êtes, légitiment-ils». Non c’est grâce aux autres, ceux qui ne sont plus là, rétorque celui qui est sorti du ventre de sa génitrice, l’orphelin.
Quand un « grand » perd, c’est un peuple qui souffre, quand cette même personne revendique la victoire il devient un être adulé et se targue d’avoir pris les bonnes décisions. Ils réécrivent l’Histoire, si besoin, afin d’avoir une image de propreté morale. Un million et demi de chahids. Longue liste. Longue liste d’horreurs qui nous servent de socle et de références historiques à nos connaissances pour maintenir en place le pouvoir qui appelle le pouvoir : le désir mégalomane de certains au détriment du plus grand nombre. Les tombes s’alignent plus facilement que les bonnes volontés. Tout comme il est plus facile de raser une ville que de la bâtir. L’Homme s’entête à croire qu’il est fort parce qu’il est intelligent, mais finalement sa plus grande faiblesse est justement de croire que son intelligence sera sa planche de salut. Tant que nous supposerons que notre esprit permet de dépasser toutes les limites nous subirons encore le choix barbare de tuer toujours plus efficacement ceux qui ne pensent pas comme nous. Je reste perplexe sur notre avenir tant il est encore dicté par la force des convictions et non par la raison.
25 novembre 2012
El-Guellil