Larbi de Bordj.B.A , le vieil émigré qui a eu la chance de ne jamais fréquenter les écoles successives de langues d’occupations étrangères de l’esprit et subir une quelconque éducation moutonnière d’enseignement rétrograde publique, s’est construit une tête , brute, de bois imputrescible . De ces essences naturelles authentiques dont on ne fait ni les pipes, ni les percutions « bendir » ( bendayer chez moi) , et encore moins les pipeaux égayant l’harmonie des accouplements clandestins de cultures stériles mais de rapports incestueux prolifiques l
Larbi çà te cause comme il en a envie, point barre. C’est à toi de faire en sorte de t’accorder, à la suite, convenablement à sa syntaxe : les adverbes orthographiés en rapport au dernier sujet supposé connu retrouvé , ou quand deux verbes se suivraient de garer le troisième à droite, ou de conjuguer les noms encore propres au futur antérieur gâché et passé ultérieur décomposé lorsque le sens de la phrase se veut politique, démocratique et populiste .
Tiens en voilà une bonne de Larbi évoquant de habitants retors de son douar .( traduction simultanée bien entendu de l’auteur , en off ) .
- « Cinquante ans plus tard on est toujours pas sorti du doute, comme celui de nous entendre sur notre identité commune. A ce point ! . Trois mille habitants dans la dechra, trois mille identités nationales dissemblables et rien de social ou économique d’édifiant rassembleur à la suite . Des théories singulières, égoïstes différentes et belliqueuses : puisées de sanskrit tunisois, patois chaoui, rifain codé , karkabou malien, verlan carthaginois, footballeurs droitiers dribbleurs gauchers , cairote Samiagamalien dansant , de Oued Tchipa en crue et en petites coupures , des plaines steppiques du congrès de Ain Felous , du manifeste de Rais Hamidou en rade , de la Zaouia des Zitouchiens guérisseurs de toutes les infertilités et impuissances …….. Chacun des habitants du douar a donc déclamé , post indépendance sa théorie de l’unité nationale identitaire de sa perspective exclusive, parmi les trois mille autres, originales distinctes pour récolter, tout seul la mise du droit d’auteur usurier .Et à l’épreuve, le don oratoire et le génie du racontar, le grand sport de la contrée ! Faut croire qu’ils avaient du temps à perdre ces lointains penseurs de l’ennui générateur du mal , du loisir à consumer à l’ineptie , pour concocter des plans si tordus , si différents de la réalité cruelle , si plausibles dans l’aberration puisque toujours à l’esprit des pauvres gens crédules, ceux-là mêmes toujours dépourvus d’antenne parabolique de leur oreille interne !…. » .
- Faut comprendre le ras-le-bol de Larbi. De passage à quartier Opéra de Paris de la « la fronce » . Or, avec l’accent parigot blédard trainard, l’hôtesse blondinette lui a confirmé en baillant que le prix avion sur Sétif et retour, en plein été, pas loin de 650 euros , comme d’hab’ . Tu craches au bassinet ou bien tu subis l’anathème insultant, débile dit de « l’algérien du mois d’août » , si cher au dirlo aux fourneaux de la bonne soupe trans-aérienne dont , dernier chefaillon vibrionnant, il assure le secret de la bonne distribution de la cuisson aux petits oignons , sur les vols constants, en gros ,vraiment avec compétence pour l’ensemble de l’ œuvre ! Pas idée de manquer à ce point de respect à des ainés qui ont tout donné, jusqu’à leur intégrité physique en péril et devenus forcément, eux socialement pauvres, pour que flotte universellement le pavillon national sur le cockpit de l’aéronef du peuple algérien. Pas moins ! Anonymes les émigrés ( ne pas confondre avec réfugiés fricoteurs blindés dispendieux de la dernière heure, ou ces aventuriers du papelard en maraude torride et compromissions diverses tous terrains ) , authentiques patriotes , humblement, sans rien exiger en retour . Qu’est-ce- ce type de patron de la provoc’ gratuite, et son éducation, quelle autorité, quelle impunité pour causer si mal à des gens si biens, gens souvent démunis et en fin de vie honorable. Méprisés à ce point de leur algérianité inaltérable, du dedans de l’épaisse carapace de notre homme de B.B.A ?
- « Dont acte » , insiste Larbi !
- Larbi qui a tout compris de la moralité de la morale de cette aventure, se défoulera, par diversion, sur le souvenir de cette hôtesse d’accueil blondasse d’Opéra-la-fronce qui, tout en lui assenant à la « dégage» les prix de billets de voyage sur Sétif , causait avec trois autres copines blondinettes pas de partout et le guichetier ventru et chauve de réussite sociale si précoce , des bienfaits sacrificiels du mouton hallal du dernier aïd parisien , palaces cossus place Vendôme « bien sûr ma chérie ! au caviar du Dniepr ma Coccotte ! » .
- Prémonitoire et provoc’ pour Larbi , le sacrifice du mouton en pleine agence de voyage du chefaillon mal appris !
- Donc plus que certain que Larbi, passera ses vacances avec sa copine Charlotte la bretonne ( de haut en bas et aux entournures : 150x170x220 dans l’abondance ), pour moitié moins que le prix du billet AA .En demi pension (activités de loisirs comprises) , chez les cousins avenants turcs ou sur les plages de l’ancienne côte espagnole arabisée et islamisée , et donc précipitée dans l’histoire de la modernité rayonnante , peut-être « malgré son plein gré » çà fait rien .
- La catastrophe , consternation et du retour du pendule si l’ on faisait parler les deuxièmes, troisièmes générations des émigrés en vrais, concernés par le mépris du jeune vacancier algérien ,avisés de la pratique des prix de voyage dans le monde … .
- Enfin pour la note finale joyeuse , en parlant plus haut de pipes, les vacances de Larbi , etc….etc…..
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- Farid Talbi
19 novembre 2012
Farid Talbi