Maintenant que ce que l’on nomme présomptueusement « le mouvement sportif » ait eu à délivrer à profusion des emplois bidons d’autant plus élaborés techniquement qu’inutiles et dangereusement organisés en corporations redoutables, puis à octroyer ses trophées inédits au nivellement par le bas des compétitions nationales, enfin à livrer des collections magnifiques d’échecs soulevant l’émotion des foules en manque du tout culturel et vouées à l’ennui de soi , alors quoi faire de l’édifice plombé par ses auto satisfécits bidouillés et immunités à tout va ?
Maintenant que des individus fonctionnaires au rebus d’un ministère à la traîne des sports , individus scribouillards anciens pratiquants licenciés intermittents de clubs mais totalement hors jeu des mécanismes de fonctionnement socio culturel de l’association populaire sportive, aient eu raison de commettre des « expertises révolutionnaires ministérielles » tendant au bouleversement suicidaire du sport algérien .Et réaliser des mystifications refourguées en l’état à l’ineptie des décideurs de l’heure , uniquement en perspective désespérée pour ces retardataires d’accrocher le convoi politique socialiste démago ébranlé sans eux , quoi faire de ces petites frappes malignes insatiables ?
Maintenant que nous n’arrêtons pas de faire de la mauvaise figuration ruineuse aux compétitions continentales et mondiales, à plastronner sur les ruines de l’édifice du sport juste pour assurer le strapontin de pantouflage à des délégués algériens , dirigeants, arbitres, journalistes, experts, obsédés par l’opportunité individuelle d’un sauve qui peut sans frontière ni visas, quoi faire des combinards du siècle ?
Maintenant que les associations fleurons de notre sport populaire arrimé à l’histoire des grandes confrontations culturelles et de société se soient vues livrées à la scélératesse d’entreprises publiques moribondes, déjà incapables de ‘professionnaliser’ convenablement leurs activités premières économiques, industrielles et sociales et ce cadeau uniquement pour entretenir des confusions des genres en péril, quoi faire du casting ?
Maintenant que le sport amateur et terrains de pratiques aient été cédés aux APC comme portefeuille prodigieux de clientélisme politicard et électoraliste local , -par ici la bonne soupe- , quoi faire de la démocragueuserie du zimbrek ambiant ?
Maintenant que les corporatismes ignominieux aient investi de manière transversale interdépendante et solidaire les structures et emplois alimentaires d’encadrement sportif, puis médiatique déterminant (et pour cause) jugulant rigoureusement quelques libertés essentielles dont celles de porter la contradiction publique à la malfaisance, quoi faire de cette asphyxie de société et de ces mâtons à la parade ?
Aussi vrai que le poisson doit commencer à pourrir de la tête, le phénomène sportif algérien pourtant à l’avant-garde des faits dominants de l’histoire nationale, a été la première grande institution sociale de liberté populaire volontairement contaminée dès les années 1970 par la fièvre cérébrale virale portée des jeunes charognards et loups issus du marigot infectieux des laissés pour compte . Marigot des animaux malades de la peste du carriérisme honteux . Que des minus habens vibrionnant en une drôle d’époque, combinards nés handicapés de la conscience, sinon organisés pour amasser des gains avantageux du pire, à leur profit, quoi faire de cet aboutissement stupéfiant et douloureux de société ?
Le sport algérien a subi une première fois en 1976 par «l’expertise d’appentis sorciers incontrôlés », les affres du plagiat de la réforme scientifique socialiste soviétique qui a littéralement détruit le socle d’une pratique populaire singulière inestimable. Puis après 1982 pour délivrer les entreprises nationales de ce chancre, cédé le fardeau à des « dirigeants de rien du tout » fondant une compétence de Muppets show sur leurs propres racontars de troisième mi-temps du café commerce du coin. Ou abandonné à la compétence de joueurs vedettes d’un passé sociétal méconnu d’eux, sportifs totalement hermétiques au contenu non monnayable du sport. Ou encore, récemment passé la patate chaude , à des gens tentées de reproduire le modèle actuel occidental, ‘fifaesque’ , reposant sur le triptyque mercantile libéral Spectacle/Industrie/Fric et inversement , hélas partant d’une organisation livrée à la ruine, totalement naufragée du point de vue humain .Partant d’un véritable désastre organisé maintenu à bras le corps la tête sous l’eau !
Tout est à refaire.
Comme reconstruire par refondation, avec intelligence et à-propos le modèle algérien de lointaine référence, puisque tous les autres plagiés, expérimentés à tempérament n’ont fait qu’ajouter catastrophe sociale à la à la catastrophe culturelle. Celui-là de modèle de retour aux sources originelles, et dont les indus occupants se verraient exclus . Un programme demandera au moins deux bonnes générations de remise au placard définitivement des bonimenteurs, parasites, charognards qui se nourrissent encore d’un naufrage qui leur incombe. Mais grosse difficulté que de geler des compétitions nationales d’autant plus infructueuses qu’onéreuses, de refuser pour un temps de convalescence des participations de sélections continentales et internationales de propagande mercantile (voire politique) , dispensant du jeton lucratif de pacotille à ses rabatteurs tiers-mondistes de la foultitude !
Et si vraiment le foot algérien aurait, une nouvelle fois, librement, la latitude de se refaire une santé à la source de son génie authentique : son peuple, sa jeunesse ? .
Au point où nous en sommes ….
En s’accordant le temps qui s’imposera aux œuvres du genre à grandir convenablement, à terme , sans aucun complexe de confrontation de haute qualité.
Farid Talbi
(A Abdelkader Boubekeur, Allel Gourmane, Smain K, SiMohamed B., Khemissa Ferhat… )
16 novembre 2012
Farid Talbi