Puis tout à coup, ils se retrouvent lamentablement destitués à l’image de ceux balayés par le vent du printemps Maghrébin qui a ensuite déferler a l’échelle du monde arabe. Avant leur déchéance et après, ils font semblant de s’étonner pour quelle raison ils sont tant détestés par les peuples respectifs désormais éveillés et décidés, notamment pour certains pays, de ne plus se laisser mystifier et donc capable d’engager, contre vents et marées, des mesures radicales et adéquates afin d’en finir, une fois pour toutes, avec les médiocrités ainsi que les germes, de la gabegie et l’embrouille, générés par des systèmes de gouvernance, coutumiers aux abus et privilèges, engendres par les pouvoirs politiques sans partage du fait qu’ils se considéraient des élus par les forces surnaturelles et donc ne font qu’a leurs têtes.
Grâce à Dieu, au pays du 1erNovembre, les gouvernants qui se sont succédé, depuis 1962, n’ont pas heureusement cette mentalité de vivre en dehors des préoccupations et les réalités du peuple Algérien. Malgré quelques différences de style, liées a la manière de gouverner, néanmoins l’ensemble des gouvernants, a chacun selon son caractère et qualités intrinsèques, convergeaient en un seul objectif : le bien-être matériel, moral et intellectuel, des générations successives.
Cependant, il serait tendancieux d’essayer d’éclipser le soleil à l’aide d’un tamis et que tout était au beau fixe. En effet, des maladresses et des abus inqualifiables, il en existe à volonté et qui sont visibles, depuis l’indépendance du pays a ce jour, dans le paysage et la vie quotidienne actuelle, des populations, malgré tous les grands efforts engagés, ces derniers temps, afin d’atténuer les effets et travers liés notamment a la décentralisation, insuffisamment réfléchie et piètrement appliquée dés le départ, des exécutifs chargés d’organiser, de réguler et de superviser, au mieux les besoins sociaux et les aspirations des citoyens qui, a force de patienter, n’ont plus confiance et ne sachent pas ou donner la tête.
En d’autres termes, ils se retrouvent manifestement égarés et impuissants face aux clochardisations des villes et villages ainsi que les paysages ruraux, vendettas et crimes organisés souvent commis a l’instigation des gros bonnets, la déliquescence des institutions, la corruption gangrenant les petites poches aux grandes Ajouter a cela, la manifeste dégradation des mœurs politiques, à tous les niveaux de l’ossature étatique, de la petite commune au sommet de l’édifice institutionnel. Tous s’inquiètent de la situation et tous ou presque, en chœur, chantent hypocritement : tout va à merveille madame la marquise
Dés 1967, des élections communales et départementales ont été organisées sur des bases populistes selon les orientations du pouvoir politique de l’époque. Le mode du scrutin était lié à la fameuse liste unique (les militants du FLN plus les notables des lieux choisis par le même parti) verrouillant automatiquement le jeu et les résultats des élections malgré quelques « retouches démocratiques» effectuées aux temps actuels. Pourtant, a l’époque, les élus possédaient le sens des responsabilités et un comportement philanthrope et donc non opportuniste que celui des mandatés actuels. Nous citons, ci -dessous, quelques exemples :
Un président d’APC, de la région du Hodna, dépensait de sa poche afin d’organiser du volontariat en vue de faire des travaux de réfection des pistes, de fonçage de puits d’eau rurale, des touiza (solidarité) pour construire des écoles, des maisons, etc. Il avait néanmoins un péché mignon : les plaisir de la table et le vin. Il est mort à la suite d’une cirrhose dans le dénuement et l’oubli total.
Le second, concerne un notable gros éleveur de la steppe, qui a été convié d’assister à la première réunion nationale des PAPC au club des pins. Ravi par les lieux ainsi que les menus, il rendit compte à ses proches et les administrés, venus s’enquérir des résultats de la réunion, qu’il avait mangé une tranche de viande (bifteck) pareille à un une grosse galette.
A cette époque, la porte du bureau de la mairie, dans la plupart des cas, était ouverte à l’ensemble des citoyens et citoyennes. Aux temps actuels, les élus organisent des banquets et orgies, a coup de millions de dinars voire plus, dans des hôtels-restaurants 5 étoiles en Algérie et a l’étranger. C’est devenu à la mode de s’afficher dans ce genre de bacchanales, d’une part et ceux des hautes fréquentations, soi-disant sérieuses et de «religiosité exemplaire», d’autre part
Ensuite, l’ensemble se cloître dans les bureaux, avec quelques amis, soutiens et «parapluies» partisanes, aux grosses têtes et gueules, en cas d’engueulades de la part de la hiérarchie. Comment peut-on encore quémander un droit face à ce genre d’élus ?
Quelquefois, ils promettent aux gens monts et merveilles. La plupart du temps ces promesses ne sont pas respectées. Et ils justifient leurs carences à cause, disent-ils, de la tutelle et des «pressions». Pourtant, les élus honnêtes, qui n’ont pas leurs têtes en l’air, peuvent démissionner la tête haute avant de s’empêtrer, tête basse, dans le cafouillis aux grosses légumes sans foi ni loi !
15 novembre 2012
Ali Brahimi