En gestation depuis plusieurs années, il fut décidé de créer un état-major spécifique pour le continent africain durant l’été 2006. Sur la base de constat, un think tank israélo-américain, l’Institute for Advanced Strategic and Political Studies (IASPS), a préconisé la création de l’Africom. Annoncé par l’administration Bush le 6 février 2007, il a commencé à fonctionner le 1er octobre 2008. Ça c’est pour le cours d’histoire et pour les amoureux des conspirations sachez que la création d’Aqmi ne répondait qu’à un seul objectif, celui de permettre l’implantation des GI’s aux portes sud de l’Algérie. La Cédéao, bras armé de Paris pour la circonstance, attend d’Alger et d’autres capitales africaines d’engager leurs troupes au sol pour libérer le Nord-Mali en renfort des drones américains et des troupes d’élite françaises, celles-là mêmes qui ont assassiné Kadhafi. Le dernier sommet à Abuja, au Nigéria, doit entériner le plan stratégique pour une intervention armée dans la région avant de le transmettre au Conseil de sécurité de l’ONU, via l’Union africaine, avant la fin novembre, calendrier oblige. Ce plan a revu en gros les effectifs de la chair aux canons, issue de diverses nationalités, et la présence de 200 à 400 militaires européens pour mener directement des actions d’élimination.
Une drôle de guerre devra donc éclater et se répandre au-delà des frontières physiques consacrant par là une présence de fait de troupes étrangères dans une région aux richesses souterraines insoupçonnables. Les pays qui auront tiré une balle ou envoyé un bon d’essence pour faire voler un drone assassin revendiqueront une part du gâteau pour relancer leur économie moribonde. L’Espagne et l’Italie, au bord de l’asphyxie, feront prévaloir la présence de deux caporaux dans le contingent européen parti à l’assaut de la cinquième armée du monde pour discuter un contrat pétrolier ou prétendre à un champ minier. Voilà pourquoi l’Europe s’empresse de claironner à la guerre et ce n’est ni pour éradiquer le terrorisme, ni pour sauver les populations africaines de la misère. Quoi qu’il en soit, leur guerre, et c’est un grand mot, aura lieu. Des soldats africains seront tués, peut-être même des Algériens et en fin de compte rien ne changera. Le terrorisme sera toujours résiduel tant qu’il arrange les affaires des grands de ce monde.
12 novembre 2012
Moncef Wafi