Voxpopuli : CHRONIQUE DE TLEMCEN
Je ne pensais jamais à mon âge, dans une Algérie indépendante, faire l’objet d’une injustice, et ce, après avoir accompli mon devoir envers cette patrie qui a payé un lourd tribut à son indépendance.
Je suis un moudjahid de la première heure, âgé de 80 ans et au crépuscule de ma vie, je suis confronté aujourd’hui à un ex-ministre de la République, natif de Tlemcen qui s’offre «tous les droits» en faisant fi tout simplement de la loi. Monsieur, je vous interpelle en votre qualité d’ex-ministre de la République et aussi en tant que voisin. Malheureusement, ces deux qualités ne vous ont pas empêché d’agir autrement en portant préjudice à votre propre voisin. En déposant une plainte contre l’ex-ministre, l’APC de Tlemcen et l’urbanisme, je pensais en toute sincérité que la justice irait jusqu’au bout pour faire valoir mes droits. Dans un premier temps, le tribunal de Tlemcen a bel et bien ordonné l’arrêt des travaux de l’immeuble de l’ex-ministre, et ce, conformément au POS de Birouana et un expert a même décliné son implication dans ce litige. Il est important de rappeler que le POS établi par l’URBAT à la demande de l’APC de Tlemcen stipule clairement que le lotissement de Birouana est destiné à la construction d’habitations individuelles et non collectives. Le permis de construire établi par la commune de Tlemcen reste évasif en n’indiquant pas le nombre de niveaux, ce qui laisse la porte ouverte à tous les dépassements et ceci en contradiction flagrante avec le certificat d’urbanisme délivré à monsieur l’ex-ministre. En définitive, il y a, là, un non-respect du COS et du CES, deux simples articles contenus dans la réglementation, alors une question se pose : les citoyens algériens sont-ils tous égaux devant les lois de la République ? Au mois de mars 2012, le tribunal de Tlemcen a rendu une décision permettant à l’ex-ministre la construction de 8 étages dans une circonscription qui interdit formellement ce genre de construction. En attendant la décision du Conseil d’Etat, j’interpelle les différents responsables à tous les niveaux sur cet état de fait qui nous renseigne sur l’amère réalité que vit le simple citoyen.
S. Taleb, ancien moudjahed, ancien de la DDR (MALG) Tlemcen Birouana 13000
11 novembre 2012
Chroniques