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LA CASBAH, PATRIMOINE EN PÉRIL Par Farid Ghili

11 novembre 2012

Contributions

Voxpopuli : 

L’ANNONCE DE LA CRÉATION D’UNE SOCIÉTÉ ALGÉRO-CATALANE DE RESTAURATION DU PATRIMOINE CULTUREL ET NOTAMMENT LA CASBAH, M’A INSPIRÉ CETTE RÉFLEXION, EXPRESSION DE MES CONNAISSANCES SANS PRÉTENDRE ÊTRE LA VÉRITÉ, QUE JE PARTAGE VOLONTIERS AFIN DE SUSCITER UN DÉBAT SAIN ET CONTRADICTOIRE. 
Entre 2003 date du décret «visant la mise en place du PSMVSS donnant une ligne de conduite à suivre pour les secteurs en question» et février 2012, date de son adoption, 9 longues années se sont écoulées et des dizaines de bâtisses se sont écroulées. Au regard de ce simple constat chiffré, on est en droit de s’interroger, si ceci n’est pas effectivement un autre effet d’annonce coutumier, de la part de nos politiciens, ce en quoi je rejoins l’avis de tous les désappointés. Certains répondront que des opérations de consolidation ou de rénovation ont déjà été réalisées de longue date, dans certains îlots de La Casbah. C’est vrai, mais à quel prix et pour quels résultats ? Ne sommes-nous pas en droit de poser autrement la problématique de la sauvegarde de La Casbah ?
Une thérapie placebo
En parcourant récemment encore ses ruelles en pente tortueuses et en visitant quelques maisons supposées rénovées de La Casbah, j’ai été interpellé sur les raisons de cet échec dans les opérations menées par les offices (ou sous l’égide) du ministère de la Culture. Je n’aurais pas la prétention de donner ici de réponses à ce questionnement, mais il me semble que la thérapie placebo utilisée jusqu’à présent a montré ses limites, au regard de la gravité du mal qui la ronge comme la gangrène. La Casbah, qui vacille comme une flamme, ne s’est pas encore définitivement éteinte. Si en 1830 elle comptait plus de 15 000 maisons, elle n’en conserve actuellement pas plus de 800, on se demande, par quel miracle. Certains sont en droit de penser que c’est uniquement grâce à l’invocation de son saint patron, Sidi Abderrahmane. Lorsqu’un projet est initié (outre le coût et les ressources humaines), on arrête sa planification de l’ensembles des séquences de tâches, au plus tôt et au plus tard, correspondant au chemin critique, ce qui déterminera in fine la durée totale du projet à respecter. Au regard de l’exemple touchant le PSMVSS, force est de constater que cela ne semble pas le cas. Ceci s’explique, de mon point de vue, par l’absence d’engouement pour mener à bien ce projet en dépit du discours officiel. «Les paroles et les actes d’un ministre sont pour le citoyen spectateur comme les roulades d’un ténor», a déclaré Alain. Dans un autre volet, l’administration gagnerait à rester dans ses attributions et respecter la charte de responsabilités. Dans la gestion d’un projet, le maître d’œuvre (bureau d’études, supervision des travaux ), censé être premier responsable et garant de la qualité des travaux, réalisés par un sous-traitant ou une entreprise (couramment sélectionnée par le maître de l’ouvrage), se voit fréquemment confiné à un rôle accessoire, sous l’emprise d’une administration hégémonique dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec ceux du corps social.
Malfaçons dans les travaux
Cette même administration/maître de l’ouvrage délégué est souvent captivée à l’idée de porter deux casquettes (maître d’œuvre/maître d’ouvrage) a priori incompatibles non pas dans l’objectif, mais plutôt dans la voie et moyens utilisés. Cette confusion, sciemment provoquée, dans la répartition des tâches, engendrera quelquefois un inadéquat, mais plus souvent, une absence de contrôle de qualité et conformité, fonction dévolue théoriquement au maître d’œuvre. Ceci aura pour conséquences, d’innombrables malfaçons dans les travaux réalisés par des entrepreneurs souvent peu ou pas qualifiés. Ces entreprises non qualifiées qui ont agi manifestement à leur guise, en l’absence de tout contrôle, selon les témoignages des habitants, ont, malheureusement, stupidement amplifié les détériorations. Classée en 1992, patrimoine mondial de l’humanité, La Casbah va figurer très bientôt dans l’ignominieuse liste précédée du pictogramme rouge, indiquant le patrimoine en péril.
F. G.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/11/11/article.php?sid=141261&cid=49

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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