Générosité - Si Oran est connue pour son raï et son farniente, elle est à l’inverse très peu connue pour son histoire.
On est au début du XXe siècle, dans les années 30.
C’était l’époque où la cité manquait cruellement d’eau et où les guerrabs étaient très sollicités particulièrement dans les cafés maures et les quartiers indigènes.
C’était l’époque où, pour gagner sa vie, on n’avait le choix qu’entre la fonderie Ducros et le port où l’on pouvait louer sa force pour charger ou décharger un navire.
Dans cette ville où les anciens se réunissaient régulièrement pour deviser en toute tranquillité au Champ-de-Manœuvre (aujourd’hui jardin d’Essai) les grosses fortunes n’étaient qu’aux mains des colons.
Un caïd pourtant rivalisait avec eux.
Malgré son burnous de notable, il était très près de son peuple dont il comprenait la misère.
A sa mort, la France dont ce n’était pas l’habitude, décréta une chose inouïe, impossible même à imaginer : elle nomma sa fille au grade de caïda.
Et c’est ainsi que naquit la légende de caïda Halima.
Les rares survivants de cette époque parlent d’une femme vive, alerte, énergique et qui montait à cheval sans complexe.
Mais ce que l’histoire retiendra de cette femme dont on dit qu’elle est hors du commun est son extraordinaire générosité.
Elle viendra en aide à de nombreuses familles dans le besoin, et donnera sans compter de sa fortune.
Mieux, elle offrira à la ville plusieurs dizaines d’hectares qui permettront d’agrandir le petit cimetière d’alors.
Aujourd’hui qu’il est plein, de nombreuses âmes charitables se sont tournées tout naturellement vers ses petits-enfants dont le terrain mitoyen fait encore partie de leur propriété.
Aux dernières nouvelles, ils auraient accepté de le céder gratuitement, comme aurait fait leur arrière-grand-mère.
Abdenour Fayçal
Le journal des locales Edition du 21/2/2012 |
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10 novembre 2012
Abdenour Fayçal, une ville ,une histoire