Engagement - Il ne prendra les armes que pour donner le signal d’une révolte nationale et populaire, mais peine perdue hélas.
Les historiens donnent de sa naissance plusieurs sons de cloche et de nombreuses régions des Hauts-Plateaux se disputent sa paternité.
Bousemghoune dans la wilaya de Saïda par exemple, Sfisifa dans la même wilaya et même Beni Ounif dans la wilaya de Béchar.
Il s’agit en fait de Cheikh Bouamama, l’homme qui mettra à genoux les colonnes françaises détachées dans le désert il y a un peu plus d’un siècle pour mater les Algériens.
Tout comme cheikh El-Mokrani en Kabylie ou le poète guerrier Lakhdar Bekhlouf à Mostaganem ou même Belkheir à Jerryville actuelle El-Bayadh, Bouamama fut d’abord un homme pieux.
Il ne prendra les armes que pour donner le signal d’une révolte nationale et populaire, mais peine perdue hélas.
De nombreux récits ont été écrits sur son épopée et son combat, mais il y a une page de cette saga que l’on connaît très peu et que l’on a toujours tenté d’occulter : son échec face aux hordes armées des généraux de la coloniale.
Selon une version qui se raconte discrètement et qui n’a jamais été étayée par des preuves concrètes et tangibles, Cheikh Bouamama aurait été trahi par les siens.
Quelle tribu aurait alors franchi le pas ? Bien malin qui pourrait répondre à cette question.
Cette trahison dont les manuels d’histoire évitent de parler, Cheikh Bouamama la portera comme une blessure impossible à cicatriser.
Pour échapper à l’ennemi, il se réfugiera au Maroc. Connaissant la veulerie des supplétifs et les indics indigènes, il brouillera les pistes, ne donnera jamais de ses nouvelles pas même à sa famille et se déplacera incognito en faisant le moins de vagues possibles.Il retournera pour voir les siens une seule fois, en hiver et par une nuit sans lune quand tout le monde a baissé la garde.
Il repartira à l’aube pour ne plus jamais revenir et sera enterré dans le Maroc oriental.Pour empêcher que son nom se perpétue, la France fera changer d’état civil à tous les Bouamama qui seront alors appelés désormais Benaradj.
Son arrière-petit-fils qui n’a jamais quitté le pays était encore en vie dans les années 70.
Abdenour Fayçal
Le journal des locales Edition du 29/8/2012 |
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10 novembre 2012
Abdenour Fayçal, une ville ,une histoire