Etrange - Lorsqu’il pleuvait par exemple, il n’était jamais mouillé, ses cheveux et ses vêtements restaient secs comme si un parapluie invisible le protégeait de l’averse.
C’est une histoire qui s’est passée au siècle dernier dans la petite ville de Berrouaghia dans ce qu’on appelait à l’époque le Titteri.
En ce temps-là le hameau était connu pour sa prison considérée comme l’antichambre de l’échafaud, le couloir de la mort où étaient exécutés les condamnés à la peine capitale.
Plus tard, la guillotine sera transférée à Serkadji, c’est du moins ce que les anciens prétendent.
Parmi eux une sexagénaire du nom de Messaouda rapporte ce fait divers curieux qui lui a été raconté par sa propre mère.
Il est difficile de vérifier les propos de l’une et de l’autre, les deux femmes n’étant plus de ce monde, mais d’un autre côté nous n’avons aucune raison de mettre leur parole en doute.
C’est un homme qui avait d’étranges pouvoirs, et pourtant selon le témoignage de Messaouda, il n’avait rien de particulier, il n’était ni beau, ni intelligent, ni instruit, ni séduisant.
Analphabète et quasiment primaire, il tirait l’essentiel de ses ressources d’une charrette tirée par un bourricot qui lui servait de transport public. Lorsqu’il pleuvait par exemple, il n’était jamais mouillé, ses cheveux et ses vêtements restaient secs comme si un parapluie invisible le protégeait de l’averse.
Le phénomène a été constaté par les habitants à chaque fois qu’il tombait des hallebardes du ciel. Et lorsqu’il faisait très chaud, en période de canicule, l’homme non seulement ne suait pas, mais tout le monde pouvait constater une ombre qui le suivait partout où il allait, un peu comme si quelqu’un lui tenait une ombrelle pour l’épargner des grosses chaleurs.
A défaut d’une explication rationnelle et encore moins scientifique, les Berrouaghis qui sont des gens très crédules, accusèrent le pauvre charretier d’attirer sur lui des puissances virtuelles ou du moins qui vivent et évoluent dans une autre dimension.
Quelqu’un même soutiendra qu’une «djinia» était tombée follement amoureuse de lui et que tout ce qui lui arrivait était de son fait…
Et si c’était vrai, après tout, qu’en savons-nous ?
Abdenour Fayçal
Le journal des locales Edition du 11/9/2012 |
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10 novembre 2012
Abdenour Fayçal, une ville ,une histoire