Qu’y faire ? Presque rien. Pour dénoncer la corruption, il faut au moins deux acteurs vivants : une opinion, société civile forte et vigilante. La seconde est une (des) association de lutte contre la corruption. Pour la société civile, on la sait clientélisée, vidée, assise et dispersée par le bâton et l’opium. Pour les ONG algériennes ? La dernière vient d’être interdite. Surréalisme de la ruse : on a presque un parti politique par Algérien, mais le seul projet d’une association de lutte contre la corruption vient d’être interdite, sans explications. Sans les deux ? Rien : on peut prouver qu’un ministre vole et construit des palais, cela ne mène à rien, qu’à soupirer en collectif.
Tout est presque chinois en Algérie, du milliard d’euros à l’ustensile. De la cuisine, aux méga-projets. De la corruption, au non-alignement. Des comptes off-shore aux pressions sur les Etats. De la mosquée religieuse, à la stèle laïque. Mais c’est de l’Occident que l’on parle quand on parle de menaces sur la souveraineté, de colonisation et de complot, pas de la Chine. Un jour, il faudra se réveiller bien sûr. Comme la Chine. Et mesurer le poids de la Chine sur notre monde, parler ouvertement de ses règles de jeux, de ses lois sur nos têtes et de ses méthodes dans nos terres. La Chine devient un empire en Algérie et elle a déjà des sous-traitants politiques et financiers. Des agents, honorables correspondants et trop de clients d’ailleurs.
Il faudra, un jour ou l’autre, parler ouvertement et avec courage, de la corruption chinoise en Alégrie.
10 novembre 2012
Kamel Daoud