Voxpopuli : LES ÉLECTIONS LOCALES À AKBOU
Avant d’aborder le problème des élections, je me pose d’abord la question : est-ce le moule qu’on doit changer radicalement (je pense qu’il est temps après 50 ans d’usage) ou juste le restaurer ?
Comme à l’accoutumée avec certes quelques variantes esthétiques, Dieu merci, il existe déjà une multitude de teintes, les pièces n’attendent que leurs couleurs respectives. Un même moule ne reproduit que les mêmes pièces ! Nombreux sont ceux qui profitent de l’amnésie du peuple et de son ignorance, pour se faire une virginité politique et graviter ainsi autour des sphères de décision. Non pour servir les masses laborieuses mais pour s’en servir, en cherchant le confort social et les privilèges. Leur seul rêve, c’est d’intégrer la diaspora. Il ne suffit pas d’exhiber les diplômes des candidats pour être crédible et éligible, il faut d’abord faire la décantation puis la distillation fractionnée et enfin la cristallisation et la recristallisation pour distinguer nos futurs dignes gestionnaires, et ce, applicables à tout les partis sans aucune exception. N’a-t-on pas vu des médecins impliqués dans des affaires d’avortement clandestin, des hommes dits de loi condamnés, des enseignants harceler leurs élèves, des directeurs de banque et grandes sociétés dilapider les biens publics et des journalistes qui versent du venin dans leurs écrits au moment où le pays était au bord du précipice ! D’ailleurs, il est connu que les plus grands «dinarovores» appartiennent à cette catégorie sociale. C’est un mépris au peuple de proposer n’importe quel bipède à la tête des communes, comme la nôtre : Akbou, mais, aussi un crime commis par les pseudo-intellectuels d’avoir laissé les populistes de tout bord accaparer les places qui leur reviennent. Dans ma région, les discours convergent tous vers une Kabylie victime d’une marginalisation de la part du pouvoir, on trouve toujours un bouc émissaire, pour projeter toutes nos tares sur lui. «… vous pouvez passer votre vie à rendre le monde coupable, mais vos succès et vos échecs sont de votre entière responsabilité…» Sont-ils aveugles devant les agissements rétrogrades de certains ? Combien de projets d’intérêts généraux qui sont bloqués (autoroute de Béjaïa, l’alimentation en gaz de ville des villages de Tiziouzou, etc.) à cause de nos luttes intestines et de nos terres stériles que nous ne voulons pas céder. Je ne parlerai pas des pistes agricoles, non réalisées non pour absence de budget mais à cause des blocages dus aux intéressés eux-mêmes : ils veulent tous ces pistes mais leurs tracés doivent se faire ailleurs que leurs champs ! Des sommes colossales qui se chiffrent en milliards, malheureusement non investies, se trouvent bloquées par ce type de comportements. Si j’ose faire un bilan non exhaustif, au niveau de l’une des plus importantes communes d’Algérie : Akbou, je l’abrégerai en quelques points depuis l’indépendance à nos jours : abandon des monuments historiques et profanation de cimetières français sous le regard des dirigeants (des actions qui mènent inévitablement vers l’extrémisme), transformation de l’église en musée qui n’est qu’une transgression aux valeurs religieuses ; on aurait pu la sauvegarder comme témoin d’une colonisation et symbole pour les générations à venir, radiation de tout lieu de détente et de culture (aucun jardin public digne de ce nom et aucune bibliothèque n’ont été réalisés) même si je ne peux omettre le cinéma qui n’a jamais fonctionné à part pour des débats et réunions d’essence vide (…), rasage du poumon de la ville (les arbres centenaires d’eucalyptus ont été remplacés par du béton dans le cadre de réalisation de logements LSP), privation des futures générations de leur histoire, la caserne d’Akbou qui portait les traces vivantes de notre passé collectif n’existe plus aujourd’hui ! Je mentionnerai la réalisation du programme présidentiel à travers la viabilisation totale de la ville et la construction des locaux commerciaux dont le sujet de leur emplacement et leurs bénéficiaires demeurent à débattre ! Tant que le régime demeure présidentiel, les manœuvres des maires intègres demeureront restreintes, à quoi bon proposer des programmes et promettre des merveilles au peuple !
Medjahed Larbi, Akbou
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/11/07/article.php?sid=141136&cid=49
7 novembre 2012
Contributions