le 01.11.12 | 10h00
La douleur d’une seule main nous avons brandi le glaive de la foi,
d’une seule voix nous avons porté le cri de la liberté.
Nos cœurs unis, nos corps meurtris,
vous êtes partis et je suis restée là…
mon cœur meurtri, mes mains flétries.
Novembre après Novembre,
jour après jour, chaque nuit et à chaque instant,
mon cœur bat au rythme des canons ;
et chaque coup porté frappe tout mon être.
D’un seul pas nous avons marché vers la liberté,
d’un seul élan nous avons arraché notre dignité.
Nos forces unies, nos âmes enlacées, nos cœurs lacérés,
vous êtes partis et je suis restée là…
mon âme endolorie, mes larmes taries.
Novembre après Novembre,
année après année, chaque jour
et à chaque souffle, mon âme souffre ;
et l’air me paraît si lourd.
Oh, douleurs, logées en mon sein
tel un enfant nourri de mes souvenirs incandescents,
abreuvé par mes larmes de sang !
Seule, je marche dans tes rues, mon Algérie, notre Algérie tant aimée.
Seule je crie, encore et toujours pour la liberté et la dignité.
Mon cœur uni au votre, j’avance avec vous côte à côte,
vos pas frôlent chacun de mes pas,
vous êtes ma force et vos enfants sont mon espoir,
je ne suis pas partie avec vous… et vous êtes là pour toujours.
Novembre après Novembre,
j’irai porter des fleurs sur vos tombes.
Novembre après Novembre et au-delà,
je vous porte en moi, mes frères et mes sœurs,
mes mains scellées aux votres par la douleur,
mon cœur uni au votre par l’amour d’une Algérie qui sera toujours notre.
Djamila Bouhired
© El Watan
7 novembre 2012
Djamila Bouhired