Dimanche, 04 Novembre 2012 09:50
… NOIR ET BLANC …
Malgré les turbulences qui l’ont traversée, les couacs et les maladresses qui l’ont secouée, voire diminuée et souvent fait rappeler à l’ordre, notre Télévision nationale est toujours là, indéboulonnable, droite dans ses bottes, le doigt sur la couture. Qu’on la dénigre sous prétexte qu’elle est la voix de son maître ou qu’on l’encense, qu’on l’appelle la zéro ou l’unique, ne change rien à rien. Elle a le mérite d’exister. Point barre. Ses détracteurs occasionnels et professionnels l’ont régulièrement accusée d’être pédante et obséquieuse, ils l’ont traité des travers les moins flatteurs comme celui d’être guindée, étriquée et collet monte, ils lui ont reproché tous les maux de la terre mais ils ne pourront jamais lui reprocher de s’écarter de sa ligne ou de dévier de son cap. Il faut savoir gré à cette télé qui fête aujourd’hui ses cinquante ans d’avoir porté avec courage un secteur aussi sensible que la culture. Mais de quelle culture parle-t-on ? Si c’est celle comme on le prétend est tout ce qui reste après avoir tout oublié, alors je ne suis pas prêt d’effacer de ma mémoire tous les bons moments que j’ai passés devant cette chaîne made in bladi quand elle diffusait en noir et blanc dans les années 70 des chefs-d’œuvre qui ont pour nom El Hariq, Dar Esbitar ou l’Inspecteur Tahar, célèbre limier de la police spécialisé dans les “affairettes oua srikettes”, il faut appuyer bien fort sur le “k” pour imiter l’accent djidjeli. Et si c’est celle qui ressemble à la confiture comme on dit car plus on l’étale et moins il y en a, alors je conseille vivement aux maquilleuses artistiques chargées des soirées en direct d’avoir la main plus leste et plus légère sur le rouge à lèvres des présentatrices, leur fard à paupières et leurs cafetans qui ne finissent pas de chatoyer à la lumière des projecteurs. Vous en faites trop, mesdames, vous noyez votre sujet et vous passez à côté de l’essentiel.
L’ art d’être simple et naturel est le plus facilement écouté.
7 novembre 2012
M. MOHAMMEDI