Les changements sont inévitables dans la vie. Mais, nous voudrions bien qu’ils ne soient pas indésirables et qu’ils ne se fassent pas au détriment de la beauté et des valeurs positives. Oui, au fur et à mesure que la vie passe, ces changements rentrent dans la bibliothèque des souvenirs… comme vous en parliez jeudi dans votre article et comme j’ai vécu pendant ma présence en Algérie de 1980 à 1990…
Ces changements n’existent pas seulement autour de votre capitale mais sont aussi visibles partout, comme en Turquie… Où sont-elles les ambiances de l’EGTZ ? Où sont les activités estivales et pendant les Ramadans avec le virtuose Djelmani Mahfoud à la terrasse de l’Hôtel Mazafran, au port de Sidi-Fredj, ou bien à Moretti et au Club des-Pins ? Mais, il est difficile, plutôt interdit, à l’heure actuelle, d’accéder à certains endroits. Sortez un peu vers le sud d’Alger en prenant la direction de Ben-Aknoun vers Blida, la ville des Roses, en traversant Dely-Brahim par l’ancienne route, cachée par les eucalyptus des deux côtés et embaumée par les bonnes odeurs des narcisses jaunes au mois de mars dans les prés… Où est-elle cette magnifique nature ? Où est-il ce chemin aux eucalyptus qui nous mène vers Zéralda en traversant Ouled-Fayet, Staouéli et Sidi-Fredj ? Prendre le café ou le thé, rue de 1er Novembre avec les amis : Moustafa Kadik, Mustafa Bouzemam et les autres… Au bout de cette rue, on discute et décortique les matches du week-end chez l’épicerie Achour… Est-ce qu’ils existent encore ? Prenez la route du bord de mer et dirigez-vous vers Bou-Smaïl, Fouka, Bouharoun… Vous allez arriver à Tipasa-Plage, cachée au milieu des forêts baignées par la Méditerranée. Est-ce qu’il est toujours intact ce paysage ? Tipasa-Village, le mont Chénoua, et un peu plus loin, Nador jusqu’à Cherchell, en traversant les vergers d’agrumes avec leurs odeurs inoubliables… Où sont-ils ? Et les agrumes de Boufarik, Bouinan, Birtouta, Hamiz au mileu de La Mitidja ? Tous ces vergers se transforment peu à peu en constructions illicites. Oui, on a besoin des logements mais la terre de La Mitidja a ouvert les mains vers Dieu et elle crie : Qu’est-ce que vous faites sur mon dos, vous m’avez condamneé à mort avec ces changements inévitables ? Non seulement les gens, mais aussi les singes des gorges de Hammam Mélouane, les oiseax de Chréa, les montagnes enivrées d’oxygène pleurent cette dégradation de la nature fort préjudiciable à l’environnement. Un peu plus loin encore de la capitale, c’est Médéa, Tablat, Aïn-Bessem et Bouira de l’autre côté… Lorsque vous êtes invité chez le chef de daïra de Djelfa, vous comprenez enfin ce que veut dire l’hospitalité à l’algérienne ! Vous vous mêlez aux discussions des responsables du village, en prenant un café sur les sommets, aux environs de Bordj- Bou-Arréridj. Et les corniches de Béjaïa, Jijel ? J’espère qu’elles sont toujours vierges. Il y a encore beaucoup des choses à noter et à visiter, juste avant leur disparition en Algérie, le pays de mes suovenirs. Avec mes salutations sincères de Turquie.
Prof. Dr. H›z›r Önsoy, Université technique de la mer Noire, Trabzon, Turquie
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/11/07/article.php?sid=141135&cid=49
7 novembre 2012
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