Culture : ARTISANAT À TIZI-OUZOU
L’artisanat est dit-on la première entreprise dans la quasi-totalité des pays de par l’importance des richesses qu’elle crée mais aussi de par l’emploi qu’elle génère.
Ainsi, la wilaya de Tizi-Ouzou est connue pour son riche artisanat où ils sont aussi nombreux que diversifiés ces métiers qu’on dit «petits», qui se pratiquent à domicile et par lesquels des familles arrivent cahincaha à subvenir à leurs besoins. En effet, touchant plus particulièrement les femmes, ces créneaux créateurs de richesses et d’emplois méritent plus d’égards et de considération. A travers les villages et les hameaux de Kabylie, on trouve ces petites gens qui excellent dans l’art et le doigté. Ces derniers temps, la robe kabyle, qui est de loin l’activité la plus prisée par la gent féminine, est incontestablement en tête des activités, elle est même indétrônable pour le moment. Elle a déjà inspiré pas mal de peintres, poètes et autres artistes et ne cesse encore de se magnifier, surtout avec tout l’apport des nouvelles techniques de la couture moderne. Portée autrefois uniquement par les femmes kabyles, elle est aujourd’hui la préférée des Algériennes, particulièrement durant les fêtes. Sa notoriété a en effet dépassé nos frontières, surtout en Afrique du Nord où elle a gagné beaucoup de terrain de par son originalité, ses couleurs et ses contrastes. Ainsi, des «appellations d’origines garanties» sont même nées à travers les différentes régions de la Kabylie à l’instar de la robe des Ouadhias, de celle de Maâtkas ou de Beni-Douala, ou encore de Bouzguène, etc., des labels qui diffèrent mais qui ont tous cette originalité montagnarde de par les couleurs que ces tenues partagent. Certains jeunes en ont fait un excellent créneau, gérant de réelles micro-entreprises donnant une excellente opportunité pour des dizaines de filles de travailler à domicile. «J’emploie actuellement une dizaine de jeunes filles à plein temps et environ 50 à mi-temps, et il se pourrait que j’en recrute encore, tout dépendra de la commercialisation de mes produits», dira fort à propos A. Mohamed, un jeune chef d’entreprise au chef-lieu communal de Maâtkas. En proposant des rémunérations allant de 50 à 150 DA pour la couture d’une robe, en leur fournissant tissus et dentelles, ces jeunes promoteurs arrivent à écouler leurs marchandises à travers toutes les wilayas du Centre et quelquefois même en Oranie. Même topo au village de Sidi-Ali-Moussa dans la commune de Souk El-Ténine où un jeune couple, qui prétend être le pionnier dans cette industrie artisanale, affirmera que «beaucoup de filles et de dames se sont reconverties dans la couture traditionnelle et il n’existe quasiment pas une maison où l’on ne trouve pas une machine à coudre !» Dans cette circonscription, la couture traditionnelle a même pu surclasser la poterie en matière de production pour la simple raison que ce dernier art traditionnel n’est plus rentable comme autrefois. Cette dernière activité est donc notoirement en déclin, nonobstant les quelques résistances qu’elle affiche encore dans certains villages, tels que Ighil-Aouène, Aït-Aïssa- Ouziane, Agouni- Boufal… Le burnous et le tapis perdent aussi du terrain face à cet assaut de la modernité et de “l’invasion” du tissu chinois. Seule donc cette robe traditionnelle kabyle aura réussi à résister à la mondialisation en demeurant un label très convoité.
Amayas Idir
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/11/05/article.php?sid=141073&cid=16
6 novembre 2012
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