A prés son arrestation, le défunt a émis, a l’intention des journalistes venus l’interviewer, la réflexion formulée comme suit : «On a jeté la révolution dans la rue, le peuple la reçoit a bras ouverts». En d’autres termes, la révolution dépendrait désormais de la seule volonté du peuple Algérien qui détient la clé de voûte de sa destinée. Et aucune puissance ne pourrait la contrer.
Au cours du laps de temps qui lui rester à vivre, une photo le montrer, menottes en main, devant le portillon d’une villa d’où se dérouler les interrogatoires effectués par les parachutistes (rescapés de la guerre d’Indochine) qui ont repris en charge le travail de la police. Malgré les stigmates des sévices visibles sur son visage, il avait un large sourire suggestif qui s’adresser au peuple Algérien : tu obtiendras ta liberté.
Il serait utile de rappeler qu’il a été étranglé au cours de l’année 1957, par le sinistre Général Aussares avouant son crime prés d’un demi-siècle plus tard. Ce meurtre symbolise la déroute des officiers français, ligués aux ultra colonialistes d’Algérie, qui espérer étouffer, dans l’œuf, sinon circonscrire la propagation des braises de la révolution dans des « lieux appropriés » faciles ensuite d’éradiquer rapidement. En vain, puisque le feu s’était répandu partout. Ainsi, a force de tenter le diable, en termes de combines maléfiques afin de faire plier la détermination des militants de la révolution, les stratèges de l’armée coloniale ont eu l’effet inverse.
Donc, le théoricien de la révolution a été froidement assassiné, peu de temps après le congrès du 20 Août 1956, en pleine bataille d’Alger (que les généralissimes du QG des paras d’Alger symboliser à celle de toute l’Algérie) ainsi appelée, curieusement, par les officiers parachutistes a la recherche éperdue d’une revanche compensatoire de leur cuisante défaite a Diên Bien Piu au Vietnam. En vain
Une obsession, qu’ils voulaient effacer de leur mémoire et le refouler coûte que coûte au pays du 1er Novembre. Par la féroce répression et les tortures. Un double piége ! A ce sujet, deux périodes fondamentales, après celle de 1954-56 (le rapt de l’avion des 5 dirigeants du FLN), vont se succéder a l’avantage de la révolution aux multiples nasses et impasses genre Diên Bien Piu psychologique cette fois-ci. En d’autres termes, pire que celle militaire.
L’une, de 1956 a 1958, sous la 4 é République Française (gouvernement de gauche) désirant étouffer sinon restreindre les foyers de l’insurrection armée, y compris par les retournements dont la bleuité, dans les villes et villages, puis étendue dans les campagnes voire en dehors des frontières. En fait, ils ont jeté davantage l’huile sur les braises.
L’autre allant de 1958 a 1962, (gouvernement aux pouvoirs spéciaux sous la 5 é République) par les opérations de ratissages des Djebels, l’extension des lignes de barbelés et minages aux frontières, Est Ouest, conjuguées aux combines politico-militaires gaulliennes dont la paix des braves, etc. Tout ça, c’est du bidon. L’homme de l’Appel du 18 juin 1940, le savait déjà !
Un fait marquant mérite d’être relaté. Après la deuxième guerre mondiale, la population Algérienne vivait une intense phase pleine d’imaginations ou la rumeur et le surréel se mélangeaient à la vérité et au réel. Un chauffeur, de l’administrateur d’une commune mixte de la région nord du Hodna, me racontait, pendant une sortie de chasse en 1982, ce qui suit : Un jour du mois de janvier 1955, l’administrateur civil sortit hâtivement de son bureau avec son Daïra (une sorte de factotum) et ordonne au chauffeur de la voiture de se diriger illico presto en direction de la région Est de la commune mixte de M’sila limitrophe a la chaîne montagneuse des Aurès.
Il venait de réceptionner un message du préfet igame de Constantine lui donnant ordre qu’il fasse une enquête autour de ces fellagas venus des Aurès voire de Tunisie. Arrivé aux limites de sa commune, il questionne quelques Cheikhs de tribus. A l’unisson ils répondirent, qu’au cours de la nuit, ils entendirent des bruits de pas, les chiens qui aboient, le galop des chevaux, des voix mais personne n’a rien vu quoi que ce soit. En d’autres termes les fantômes de la nuit !
Totalement déçu et confus, l’administrateur reprend le chemin du retour, sans dire au seul mot. Puis, subitement, il se retourna et dit au factotum : que pense-tu de tout ce micmac ? Celui-ci répondit : que voulez-vous que je vous dise, chef ! Alors l’administrateur réplique : Ecoute-moi bien, mon cher ami, ces gens-là vont nous avoir et après ce sera votre tour. En effet, une révolution est semblable aux crues d’oueds imprévisibles charriant les détritus au cours de son passage. Malheureusement aussi, il subsistera longtemps quelques réflexes rétrogrades et contre-révolutionnaires difficiles à éliminer du jour au lendemain.
Par conséquent, il s’agirait de tout un programme éducationnel inscrit dans la durée. Et sans omettre aucune des vérités. Aux temps actuels, il y a de profonds changements, dans les mentalités ainsi que les comportements, un peu partout dans le monde, qui nécessitent des moyens spécifiques, a chaque peuple, afin d’évoluer constamment d’une période a une autre. A l’image de la révolution Syrienne en train d’affronter l’une des dictatures la plus immobiliste et manipulatrice du monde arabe.
Pour preuve, l’envoyé spécial de l’ONU a suggéré un consensus afin d’instaurer un cessez-le-feu, a l’occasion de la fête du sacrifice et du pardon, qui n’a pas été respecté par les parties du « conflit ». Au fait, par quel miracle le régime Syrien accepte de discuter avec les bandes armées terroristes, des mercenaires, à la solde de l’étranger ? En vérité, il est en train de gagner du temps, depuis 19 mois, sans s’apercevoir qu’il s’enlise davantage dans le gouffre qu’il a lui-même creusé !
Avant qu’il ne soit trop tard, pour tous ceux qui ont quelque chose a préserver dans cette affaire Syrienne, la diplomatie internationale, genre ménager la chèvre et le chou ou encore mettre dans le même sax la victime et le bourreau, n’aurait aucune chance de réussir (la preuve) face a la révolution d’un peuple déterminé a se libérer de tous les jougs.
A propos du conditionnement à la dictature, il a été prouvé scientifiquement par M. Ivan Pavlov (1849-1036) prix Nobel de médecine et physiologie, en 1904, a mis en évidence que le réflexe conditionné pourrait être appliqué à la nature humaine.
A ce sujet, un dictateur aurait besoin constamment d’un tuteur, d’une femme, jouant le rôle de sujétion voire d’oppression, , lui permettant d’agir et de couvrir ses actes et excès de pouvoir, sinon il se sent perdu et livré a lui-même. En revanche, le pouvoir démocratique est conditionné par la volonté du peuple apte à se libérer des assujettissements. A Dieu ne plaise, le monde actuel est menacé d’un ensemble de cataclysme, provoqué par des systèmes politiques butés, jamais rencontrés auparavant
L’Histoire nous a enseigné que les despotes avant d’être déchus, à l’image de Néron jouant la cithare sur les ruines de son palais attendant quelqu’un pour le sauver, semblent se réjouir maladivement de la situation chaotique des pays, en révolution, puisqu’ils ont l’impression d’avoir la baraka leur permettant d’agir a leur guise et d’être invulnérables et indétrônables. Puis, subitement, ils tombent de leurs piédestaux. Telles des feuilles mortes d’Automne, après une grosse averse de Novembre.
Par contre, le peuplier, qui découlerait du mot peuple, symbolise la flexibilité et la liberté selon les spécialistes en la matière, a des feuilles persistantes qui tremblent au moindre vent néanmoins ne tombent pas et restent en vie du moment que la sève ne s’arrêterait nullement à faire l’ascension a partir des racines jusqu’aux feuilles. En plus, être plein de sève, c’est un principe qui communique l’énergie et la vigueur !
3 novembre 2012
Ali Brahimi