Et puis tu as Ahmed , toujours là dans son coin . A quinze ans d’âge, à la périphérie d’Alger dans les jardins maraîchers à quatre heures du mat’ , en février, jusqu‘au coucher du soleil . A travailler pour des clopinettes et un patron garde chiourmes échappé de justesse à la prédation de Franco, mais pas à la conscience humaine . Et qui s’y connaissait dans la culture de la haine , sous serre du conquistador . Voilà que Ahmed fuit la misère , débarque à dix huit ans à Marseille, trime sang et eau à reconstruire la France ; monte à Paris, se marie avec Charlotte ( pas la veuve à Charlot de Chaplin comme le pensait Larbi ), une bretonne , solide de la suspension , trois gosses sympas .
Pour faire agréer vite fait notre association , nous avons raconté au maire de la ville des âneries . Il adore l’imbécile ! « Que çà aiderait à exporter la démocratie des droits de l’homme blanc dans les pays de l’or noir , en vue de les civiliser les indigènes, cloîtrés chez eux bien sûr à suer du burnous » . Le maire a sauté de joie . Ancien enseignant forcément ( les méfaits d’éducation scolaire particulière de ces missionnaires fonctionnaires socialistes en zones d’exclusion sociale, sur les pauvres gens, ont été terribles) , notre maire en a formé , juste ce qu’il fallait à la méthode « heureux de ne pas en savoir plus » . Des cohortes de chômeurs , obéissants, soumis , frileux, mais heureux de leur sort sous protectorat républicain . Et en douce , formatage aux percepts socialistes dans le mou des masses électorales en devenir , autrement fermement maintenues dans la pauvreté et l’effroi . Quoi encore . Le maire a créé dans la ville autant d’associations nuisibles à la démocratie populaire que possible, pour casser toute éveil ou unité éventuelle de la populace consciente de pauvres et peuplements de laissés pour compte . Plus dégueulasse encore ! en mettant à la tête de cette multitude d’associations ramasse-miettes ,de petites frappes du genre ou de la communauté, des voyous juste bon à barrer le chemin à leurs semblables dès que curieux, lettrés, sensés, susceptibles de comprendre et dénoncer la combine locale du clientélisme socialiste électoral . Et rapports collatéraux de division par le biais d’assos’ alimentaires : association sport de glisse guatelamatèque , Marocains du nord -ouest – , chasseurs de cailles Burgondes , Kabyles musiciens de raï , Chleuhs en demi finale d‘une coupe de foot, retraités diabétiques , Tunisiens sfaxi taxiphones tous terrains , Comoriens derviches tourneurs , volleyeurs Kurdes , femmes isolées ou parfois , commerçants bègues , Sri lankais marinés au curry , vieux fripons en addiction sexuelle ( voire recette DSSSK) , veuves de Vikings rousses bonnes à ramer du drakkar échoué, proprios de chats castrés d’une seule boulette , Bretons du Ras rasés de près , Celtes ventriloques du biniou, Cap Verdiens transparents vitriers , joueurs de pipeau Chilien du Titicaca en plein dedans ……
T’auras compris par ces coups tellement tordus, qu’ il est établi mordicus que le maire de notre ville a été élevé dans la cambrousse , et dans la mouise la plus infecte. Ayant mentalement tout acquis des comportements vicelards de la création , partant essentiellement de l’observation des animaux de basse-cour par lui mal traités, mal nourris, rendus carnivores, engraissés à l‘insecticide , bouffés crus sur place, zoophilisés du » sot-l’y-laisse » par le pèquenot enfant crasseux de ferme, devenu l’élu républicain dont on cause . Et ce n’est pas tout. A moment donné le parti socialiste national se trouvait menacé par deux partis croupions naissant de la gauche , alors localement vacants ( Radicaux et les Verts) . Alors là , chapeau ! Notre maire imagina un simulacre de chamaille avec deux espèces de femmes à sa botte et en vue, de sa mouvance propagandiste ( une placière ignare de marché et une nano éducatrice insignifiante de crèche) , les lourda avec perte et fracas public et bruitage . Miracle de la démocratie républicaine de la gauche nationale: illico presto l’une se retrouva cheftaine du parti des Verts, l’autre des Radicaux de gauche . Le coup du cheval de Troie. Depuis, les deux occupent, alliance de la gauche locale oblige, des postes d’adjoints au conseil municipal et retombées diverses . C’est ainsi qu’il n’existe aucun moyen républicain de se faire entendre d’en bas , en dehors du canal d’un des partis dominant, définitivement confisqués, surveillés, contrôlés en bandes organisées ( énarques, héritiers de Blum, de Jaures, de Mollet, profs décrépis et oisifs de lycées , bandes à Bobos ou Totos , et zozos blédars refusés en face pour cause d‘indigence ou xénophobie honteuse ) . Et employés patentés d‘une énorme machinerie de dépendance humiliante , les services communaux sociaux de la ville . Comme s’il s’agissait de franchises en gérance libre, personnelle. D’un commerce de godasses ou de patates. Et derrière le décor républicain , aux manettes la femme du maire, ex enseignante elle aussi, mais provenue du Maghreb commerçant, fille de Prospère , sans autre fonction que de veiller avec autorité et sournoisement au grain de la section locale pu PS .En réalité manipuler les associations , les communautés, les corporations, les divisions , la den rée coloniale et engendrer toutes les espèces de clivages de circonstances , utiles, de façon à tuer dans l’œuf la velléité ou l’émergence de têtes contestataires pensantes du ghetto . Le ghetto endormi des renois et rebeus , cet énorme danger pour l’existence des partis politiques squattés qui se nourrissent avidement de la misère humaine, mise sous antalgiques et perfusion placebo ! .
Le lecteur aura compris qu’il ne s’agit là à travers notre récit , que de faits imaginaires , dans un pays qui n’existe pas du tout, avec des personnages sans aucun lien avec notre bonne l’humanité. De simples racontars, en vue de prévenir au lieu de guérir au cas où . Au cas où, du côté de Beni Addès ou de Tchappès-El Bir , l’envie prenait d’acheter chèrement ( majoration rétro commissions en sus ) la recette d’une démocratie bidouillée du genre , à des camelots au prétexte d’un jeton d’entrée , au forceps, dans l’histoire parait-il d’un monde moderne requinqué . Un jeton un brin semblable à celui qui faisait jadis recette dans des maisons closes hélas disparues . Mais elles , les dernières de réelle tolérance .
Larbi de Bordj, chargé de droit des adhésions des adhérentes à notre association , nous rappelé la larme à l’œil ce vieux souvenir , en ajoutant pathétique : « Et si, juste encore un dernier jeton, que pour nos … »
Farid Talbi
1 novembre 2012
Farid Talbi