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L’idée du 4ème mandat est-elle si surréaliste ? par Kamel Daoud

29 octobre 2012

Kamel Daoud

Donc, on reprend : après le départ d’Ouyahia, de Belkhadem, la chute de « l’ami » Barkat,le silence de Ould Abbes, autant que le chômage forcé de Zerhouni, une question algérienne reste posée en mode international : Bouteflika va-t-il ou pas se présenter pour un 4ème mandat en 2014 ? C’est la vraie et unique question de l’année. Tout le reste est détails, lois, murmures et analyses sur l’existence des extra-terrestres. Surréaliste ? Que non ! La question se pose déjà chez certains et certains ont déjà des pistes de réponses. Du point de vue de la logique de l’histoire, après le printemps « arabe », la chute de Moubarak, la mort de Kadhafi et la fuite de Benali et la débandade de Ali Salah, il est devenu presque « démodé »-sauf en Syrie, qui a pour président le ministre des AE russe-, de prétendre aux fameux mandats à vie et à des formules d’héritage par le fils ou le frère. Cela ne se fait plus. Cela ne mène à rien, c’est mal vu en mode international et c’est même dangereux.

L’histoire le dit. Sauf que, dans l’histoire des peuples, il y a l’histoire des individus, en gros volumes. Bouteflika, revenu de loin ne voudra sûrement pas y repartir de sitôt. Il a mis vingt ans pour être président, il est logique qu’il veuille y rester au moins vingt ans. Ensuite il y a la psychologie bien connue du bonhomme : il aime son destin et a déjà assisté à la gloire de l’enterrement de son parrain Boumediene. Autant donc, se souhaiter pour soi ce qui a été fait pour l’autre. Ensuite, il y a le régime : il a des acteurs mais n’a pas encore tranché entre les candidats : Ghoul version islamiste turc ou Ouyahia produit garanti «maison» et hand made ? Le régime algérien est connu pour aimer les sursis, les «renvois à plus tard», la quête des consensus et pour son allergie à la nouveauté et non au renouvellement. Le but est toujours de gagner du temps contre le temps. Et un mandat de plus, c’est quatre ans de paix en mode transition indéterminée.

Et il y a l’instinct de sécurité du clan : Avec le même bonhomme en quatrième Présidence, on peut penser calmement (et pas sous la menace d’une révolution de la rue) à la sortie, au transfuge et au réinvestissement sans peur pour les héritiers du clan.

Et il y a la conjoncture internationale : Tout le monde (alias l’occident) sait qu’il vaut mieux une Algérie qui se démocratise en petits pas, qu’un Ghannouchisme à grands pas. Donc, l’idée que Bouteflika ou les siens pensent sérieusement à un quatrième mandat, n’est pas surréaliste. C’est le pays qu’il l’est, et nous dedans, et surtout les générations à venir. Donc on y pense sérieusement en haut. L’Algérie ayant confirmé son caractère d’exception : on dégage les trottoirs en bas, et la route en haut. Bouteflika ira vers un 4ème mandat. Cela ne dépend pas des électeurs du sol, les mortels que nous sommes, seulement de l’urne gigantesque du ciel et de sa liste universelle.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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