Culture : Le coup de bill’art du Soir
Farouk, le jeune réalisateur découvert par Boudjemaâ Karèche, il y a une dizaine d’années, c’est Farouk Aït Simamar.
Encore étudiant à l’Institut de cinéma de Moscou, le BGIK (Institut national de la cinématographie), il avait, à l’époque, présenté deux de ses courts métrages à la Cinémathèque algérienne à Alger, sur invitation de Karèche qui avait personnellement téléphoné à tous les journaux pour les convier à la projection. Nous avons eu une petite discussion avec Farouk après les projections. Il nous a expliqué que ses deux films (des chefs-d’œuvre) montrent ses amis de différentes nationalités, étudiants comme lui, au célèbre institut moscovite. «Chacun d’eux est montré tel qu’il est avec son caractère et sa personnalité», nous a-t-il expliqué. Cette semaine, des amis et des proches de Farouk nous ont donné de ses nouvelles. Farouk Aït Simamar est retourné poursuivre ses études à Moscou dans les spécialités directeur photo, acteur et réalisateur. Au BGIK ont été formés des cinéastes comme le Mauritanien Abderrahmane Sissako, Andreï Konchalovsky, le réalisateur du film américain Maria’s lovers, Nikita Mikhalkov ou Serguei Bondartchouk, le réalisateur de Guerre et paix, meilleur film de l’année 1968. Après les études, Farouk va réaliser 18 courts métrages et deux longs métrages en collaboration avec ses deux amis de promo, un Allemand et un Américain. Malgré les difficultés qu’il avait eues pour ouvrir sa propre société de production dans son pays, il a fait à Karèche la promesse de réaliser un film en Algérie. D’ailleurs, il a mis en route une série de films pour l’Algérie tels que Le thé et l’enfant, Le matin d’Alger, Wech bqa ? (Que reste-t-il ?) ou La mandoline. Farouk nous a quittés… mais pas pour repartir à l’étranger. Il est décédé le 7 janvier dernier. Des amis et des proches de Farouk tiennent à présenter à Boudjemaâ Karèche leur «sincère gratitude». «Nous lui serons toujours reconnaissants pour le soutien et les encouragements prodigués à notre regretté artiste, notamment à travers des articles de presse qui l’ont rendu très fier», nous ont-ils écrit, tout en nous demandant de transmettre à Karèche cette marque de reconnaissance. Boudjemaâ Karèche a fait du bien et l’a peut-être oublié. Mais les gens reconnaissants n’oublient pas. Repose en paix Farouk !
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
26 octobre 2012
Kader Bakou