Mardi, 23 Octobre 2012 09:50
REFLET CULTUREL
“Je le dis pour le peuple algérien qui reste ma pierre de touche et mon recours dans le doute. Je le dis par égoïsme parce que l’Algérie m’a fait. Comme une mère. Parce que le peuple algérien m’a appris l’essentiel de ce qu’il est nécessaire de savoir dans une vie.” Ainsi s’est exprimé Jean Pélégri, écrivain né en 1920 en Algérie, dans la Mitidja, lui qui était de descendance européenne. Il a publié plusieurs ouvrages sur son pays natal dont “Les oliviers de la justice” qui semble être sa touche mangeur dans l’écriture.
De retour dans son pays natal en 1988, il publiera un petit recueil sous la forme d’une conclusion intitulé “Ma mère, l’Algérie”, à travers lequel il avait déjà annoncé qu’il sera probablement son dernier ouvrage se rapportant à l’Algérie, qu’il considère être le pays des sources et des références pour sa carrière d’écrivain. Il y précise l’image qu’il s’est fait de l’Algérie depuis sa tendre enfance.
Le petit recueil paraît en 1989 dans les débuts d’une Algérie imprévisible mais largement pronostiquée. Cette année sera le saut fait dans l’inconnu en raison d’absence d’anticipation sur des perspectives, mais surtout d’une gestion empirique du pays. L’auteur se refuse de rester alors indifférent aux événements, à ce réveil qui plongera pourtant le pays dans un profond coma. Jean se remet à ses premiers enseignements. Il pense d’abord que les paysages sont comme les livres ; ils nous ouvrent à la vie mais leur sens change selon l’âge et les circonstances.
Tout ce qui pouvait être insignifiant au premier abord devient majeur et essentiel à la relecture. Allusion et/ou analogie faite avec ce pays natal qui sera dépassé et déchiré de partout, parce que des étapes néfastes se sont succédé, chacune s’alimentant des restes de la précédente.
De n’avoir jamais posé des questions à temps, surtout sur la marche incertaine, infernale et éperdue du pays, celui-ci n’a jamais donné de réponse et la surprise à eu lieu telle l’irruption du volcan Vésuve qui, après un long et lent sommeil, s’est déchaîné sur Pompéi jusqu’à sa totale destruction ensevelie avec ses habitants en 79 av. J.-C.
Elle ne sera redécouverte et ramenée de nouveau à la vie qu’après des fouilles au XVIIIe siècle. Ainsi en a été de l’Algérie (notre mère à tous) ensevelie dans un désastre indescriptible de l’irresponsabilité. Reviendra-t-elle réellement à la vie, semble nous dire Jean Pélégri.
Mais le souhait ne tient pas des prières et du petit bonheur la chance.
Il tient d’une abnégation à tout révolutionner et continuer à apprendre à notre tour l’essentiel de ce qu’il est nécessaire de savoir dans une vie. Il serait bon de relire “Ma mère l’Algérie” paru chez Laphomic.
A. A.
kocilnour@yahoo.fr
25 octobre 2012
Abdennour Abdesselam